L’hôtel chinois qui repousse les limites de l’architecture de pointe

A une heure au sud des sentiers bien fréquentés de Guilin, sur fond dramatique d’imposants pics calcaires, de vallées encaissées et de villages de pêcheurs, se trouve un moulin à sucre désaffecté enroulé dans une courbe serrée de la rivière Li. Son propriétaire avait une vision pour en faire une maison privée, mais les plans sont devenus trop grands et trop excitants. Sept ans plus tard et avec l’aide d’Alila, un hôtel assez extraordinaire a ouvert ses portes ; le groupe de bâtiments des années 60 a été sauvé et relancé par Vector Architects et la société d’intérieur Horizontal Space Design, basés à Pékin, avec des résultats impressionnants.

Une série d’espaces publics et de suites nobles se déroule sur des briques d’origine et des poutres apparentes, et une nouvelle construction discrète s’intègre parfaitement dans son environnement. Dehors, c’est un essai sur le béton, adouci par des flaques d’eau sombre. Des écrans de ciment perforé projettent une lumière tachetée sur un intérieur tactile aux lignes épurées en bois recyclé et en mobilier contemporain, avec des bancs en cuir surbaissés de Maxmarko, basé à Shanghai, et des chaises baquets en papier de riz et en hêtre de PINWU Studio. L’art est époustouflant.

Une vaste collection – entièrement chinoise, de toutes les époques, mêlant peintures traditionnelles et sculpture moderne – tourne autour de la réception en contrebas et du restaurant. Le sol en plexiglas recouvre les anciennes fondations subtilement éclairées et les slogans de motivation communistes peints sur les murs extérieurs ont été parfaitement préservés. A l’heure où le design chinois nous épate, voici un hôtel qui a déjà une longueur d’avance, où un séjour s’apparente à une installation des plus avant-gardistes.