Le contrôle du trafic aérien à travers l'Europe est en danger. Des réductions sans précédent des ressources sont en cours, affectant les conditions sociales et de travail des travailleurs dans la gestion du trafic aérien, la sécurité des passagers et la capacité globale de contrôle du trafic aérien dans un avenir proche.
Informer les citoyens de l'UE de la situation actuelle des services de la circulation aérienne et des conséquences potentielles pour la sécurité dans le ciel, des syndicats et des associations professionnelles représentant le personnel ATM / ANS (Air Traffic Management / Air Navigation Services) (ATCEUC, ETF, IFAIMA, IFATCA, IFATSEA) ont décidé de lancer une pétition. Nous recherchons un soutien pour notre appel:
Nous appelons les institutions européennes et les États membres à travailler avec tous les travailleurs de l'aviation et à trouver un plan pour le secteur de l'aviation européen qui comprend la gestion du trafic aérien et les services de navigation aérienne!
La pandémie de COVID-19 a eu un impact énorme sur l'aviation européenne, affectant les fournisseurs de services de navigation aérienne (ANSP – entreprises ou agences assurant le contrôle du trafic aérien) autant que d'autres secteurs de l'industrie aéronautique. En raison de la nature et de la complexité des infrastructures et des services fournis, les ANSP ont beaucoup souffert de la crise du COVID-19. Ils continueront de souffrir à l’avenir s’il n’existe pas de solution à l’échelle européenne. Les services de navigation aérienne ont été maintenus 24h / 24 et 7j / 7 pendant la crise (vols ambulanciers, vols cargo transportant du matériel et des médicaments essentiels, vols hospitaliers et rapatriements).
Volker DICK, président d'ATCEUC: «Le bon fonctionnement des services de la circulation aérienne s'est avéré essentiel en cette période de crise. Les biens de première nécessité, les médecins, les malades devaient être transportés avec le plus haut niveau de sécurité au profit de l'ensemble de la société européenne. »
Depuis début février, les ANSP sont confrontés à une absence totale de revenus. Un accord avait été conclu pour permettre aux utilisateurs de l'espace aérien de différer les redevances qui devraient normalement être versées aux ANSP. Ce manque de financement s'est traduit par de graves difficultés pour les ANSP et affecte la vie des travailleurs de la gestion du trafic aérien.
Frédéric DELEAU, Vice-Président Exécutif IFATCA (par intérim) Europe, explique: « Sans un financement adéquat et durable des ANSP, la qualité des services fournis et les performances en termes de capacité et de sécurité seront menacées pour les années à venir. L'existence de tels services dans certaines zones du réseau est désormais clairement en jeu. Les contrôleurs de la circulation aérienne et les autres employés de première ligne ont prouvé qu'ils prenaient leurs responsabilités au sérieux en temps de crise. L'IFATCA attend des autres parties prenantes qu'elles coopèrent et garantissent la stabilité tout en créant la durabilité de l'infrastructure essentielle des services de navigation aérienne (ANS). »
Costas Christoforou, Directeur IFATSEA Europe, complète: «Les investissements à moyen / long terme dans la technologie et les personnes ne peuvent plus être garantis. Les ANSP doivent se concentrer simplement sur leur survie et sur le maintien du plus haut niveau de service possible. »
Une aide urgente est nécessaire pour reconstruire ce secteur et assurer la reprise et l'avenir de l'ensemble de l'industrie aéronautique. Un effort maximum doit être fait pour maintenir une gestion stable du trafic aérien, une infrastructure essentielle pour soutenir pleinement l'Europe et son économie. Les citoyens de l'UE doivent être conscients de ce qui se passe dans le ciel européen. Le haut niveau de performance et la sécurité d'European Sky pourraient être menacés si rien n'est fait.
Charles-André QUESNEL, président du comité ATM de l'ETF, réfléchit à l'importance de la coopération du côté des institutions européennes: «Aucune aide n'est prévue au niveau européen pour le secteur ATM / ANS pour faire face aux graves conséquences de la crise COVID-19. Au contraire, nous pouvons voir des manœuvres politiques désastreuses de la part de la Commission européenne, entravant la difficile reprise de ces services d'intérêt général européens. »
Dernièrement, la Commission européenne a attaqué les services de contrôle du trafic aérien de plusieurs manières. Premièrement, il a proposé de modifier la réglementation définissant les revenus des ANSP en supprimant ou en diminuant complètement les mécanismes de récupération en cas de faible trafic (mécanisme de partage des risques de trafic). Dans le même temps, ses fonctionnaires ont exercé des pressions inappropriées sur les représentants des employeurs à travers l’Europe pour qu’ils augmentent le nombre de licenciements de personnel des ANSP, pour continuer à réduire considérablement les salaires et pour arrêter tout recrutement. Les employés et leurs familles ont déjà été durement touchés, mais ce grave préjudice social ne semble pas suffisant pour la Commission européenne.
Fernando LOPES, président de l'IFAIMA, confirme: «Les attaques contre les ANSP et leurs employés ont augmenté à un niveau sans précédent et doivent cesser maintenant.»
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