Paris a accueilli certains des films les plus emblématiques des XXe et XXIe siècles : ses rues pavées fantaisistes et ses monuments historiques offrent le décor de thrillers, comédies romantiques et comédies célébrées dans le monde entier. Ce sont les 12 films qui tirent le meilleur parti de tout ce que la ville a à offrir.

1. L’identité de Bourne (2002)

Alors que ce thriller de premier plan diffuse l’action à travers l’Europe, Paris tient le premier rôle. Ayant chassé de Prague, le héros amnésique Jason Bourne (Matt Damon) a une mauvaise surprise qui l’attend dans son appartement, tourné au 104 avenue Kléber juste au nord du Trocadéro. Pour le somptueux manoir du dictateur Wombosi (Adewale Akinnuoye-Agbaje), la production a emprunté le manoir anciennement occupé par l’aristocrate bohème Marie-Laure de Noailles au 11 Place des États-Unis, aujourd’hui redessiné par Philippe Starck en Musée Baccarat. Nous ramenant sur terre est une séquence à haute tension dans la gare du Nord et une poursuite en voiture qui emmène Bourne et sa compagne Marie (Franka Potente) vers l’est jusqu’au passage Plantin, étroit et rasant, près du parc de Belleville. Le film se termine par des scènes sur deux des ponts de la ville : Bourne regarde son ennemi juré Conklin (Chris Cooper) arriver au Pont Neuf depuis le toit du grand magasin désaffecté La Samaritaine (voir aussi Moteurs sacrés, 2012), puis exécute un numéro majestueux de disparition sur le Pont des Arts par le Louvre.

2. Le Da Vinci Code (2006)

Le thriller de Ron Howard est trop occupé à suivre le Saint Graal pour creuser profondément dans la ville, mais il tire le meilleur parti de certains lieux de prestige. L’un est Le Sacré-Cœur, où l’on voit le méchant moine Silas (Paul Bettany) prendre ses ordres de la sinistre secte Opus Dei, mais le grand coup est le Louvre, où le symbologiste Robert Langdon (Tom Hanks) est convoqué pour aider à décoder les secrets d’un meurtre. Le grand musée est vu dans d’autres films, dont celui de Scorsese L’âge de l’innocence (1993), véhicule Audrey Hepburn Drôle de tête (1957) et Jean-Luc Godard Bande à Part (1964), mais ce n’est pas souvent que nous voyons à la fois la Grande Galerie du XVIe siècle et la Pyramide inversée de 1993 à son entrée. Presque aussi impressionnante est l’église Saint-Sulpice, la rivale baroque de Notre-Dame juste au nord du Jardin du Luxembourg, où l’on voit Silas chercher des indices, bien que cette fois c’est juste l’extérieur qui est réel, puisque l’intérieur a été recréé avec effets numériques.

3. La Haine (1995)

La fable réaliste de Mathieu Kassovitz prend le grain du Paris multiethnique, suivant trois jeunes dans un voyage de la banlieue profonde à une nuit fatidique dans la ville. On rencontre Vinz (Vincent Cassel), Hubert (Hubert Koundé) et Saïd (Saïd Taghmaoui) chez nous à Chanteloup-les-Vignes au nord-ouest de Paris. Bien que filmé sans crédit, il ne fait aucun doute qu’il s’agit du domaine brutaliste autrefois utopique de la Cité de la Noé, avec ses fresques murales géantes des poètes Rimbaud et Baudelaire. De là, ils partent recouvrer une dette en ville, croisant la police dans les rues du 8e arrondissement. Vinz fait un détour par le club Le Tango de la rue au Maire, un peu à l’est, avant qu’ils ne se retrouvent pour s’éclater lors d’une ouverture à l’espace d’art de longue durée Galerie Gilbert Brownstone sur la rue Saint-Gilles, avant un rasage de près sur l’escalator à Les Halles, le centre commercial alors célèbre qui apparaît également dans le film de gangs de filles de Céline Sciamma en 2014 Jeunesse. Leur nuit se termine sur la place René Cassin, tout près, où la sculpture géante de la tête et de la main d’Henri Miller fait un contrepoint surréaliste à la montée de la violence.

4. Minuit à Paris (2011)

Woody Allen avait déjà visité Paris dans les années 1996 Tout le monde dit je t’aime, mais pour ce voyage fantastique, le réalisateur a réservé à la ville le même traitement qu’il réserve habituellement à New York alors que l’écrivain Gil (Owen Wilson) est comme par magie transporté dans les années 1920. Il séjourne dans la grandeur d’époque de l’Hôtel Le Bristol sur la rue du Faubourg St Honoré tel qu’il est, mais ses voyages fantastiques l’emmènent dans un éventail de bars magnifiquement préservés, dont Hemingway hantent Le Polidor sur la rue Monsieur Le Prince, ainsi que la maison de Gertrude Stein au 27 rue de Fleurus. De nos jours, il visite le musée Rodin de la rue de Varenne et le taudis brièvement au Marché aux Puces de la porte de Clignancourt mais il revient bientôt dans les années 1920 pour une fête surréaliste organisée à l’excentrique Maison Deyrolle, un musée du XIXe siècle de taxidermie rue du Bac. Le film se termine par la splendeur des Beaux-Arts convenablement ornée du Pont Alexandre III.

5. Mission : Fallout impossible (2018)

Cette itération de la franchise tout en action utilise Paris comme terrain de jeu, le plus frappant lorsque notre héros Ethan (Tom Cruise) conduit sa moto à contre-courant à l’Arc de Triomphe dans une scène qui a fermé le monument pendant deux heures. D’autres moments spectaculaires dans de beaux endroits incluent son évasion miraculeuse d’un accident de vélo et dans un canal sur l’avenue de Saxe au milieu du faubourg Saint-Germain et une poursuite avec sa collègue cascadeuse Ilsa (Rebecca Ferguson) le long de la colonnade de la Galerie de Valois par le Palais Royal. Nous visitons également le Grand Palais vitré du XIXe siècle au bord de la rivière et, pour la maison de la White Widow (Vanessa Kirby), l’étrange Hôtel de Soubise du XVIIIe siècle, un manoir au cœur de la ville rue des Les Francs-Bourgeois qu’on voit aussi dans celui de Sofia Coppola Marie-Antoinette (2006). L’arrivée dramatique du sinistre Solomon Lane (Sean Harris), quant à elle, est sur le toit du ministère de l’Économie et des Finances, alias ‘La Forteresse de Bercy’.

6. Amélie (2001)

Tourné autour de la maison d’enfance du réalisateur Jean-Pierre Jeunet, Montmartre au nord, cette confection durablement sucrée se déroule en grande partie à l’ombre du Sacré-Cœur qui se profile. Nous suivons d’abord une mouche le long de la rue Saint-Vincent juste au nord de la cathédrale, tandis que l’entrée de l’appartement d’Amélie se trouve rue des Trois Frères quelques rues au sud. Elle travaille à l’ouest dans l’impossiblement gaulois Café des Deux Moulins, rue Lepic, à deux pas du Moulin Rouge et du boulevard Clichy, où Nino (Mathieu Kassovitz, directeur de La Haine) travaille au sex-shop Palace Video, maintenant appelé Toys Palace. Pour la variété, elle se dirige également vers le sud jusqu’au Quartier Latin, où elle surprend une bonne nouvelle dans un autre café pittoresque, La Verre à Pied de la rue Mouffetard, et traverse le Pont des Arts en face du Louvre, autrefois abritant des cadenas laissés par de jeunes amoureux et deviendra bientôt le lieu parisien préféré du cinéma du XXIe siècle.

7. Prise (2008)

Comme L’identité de Bourne, c’est un thriller qui utilise à la fois les grands sites touristiques et les recoins cachés. Nous voyons le hardman de la CIA Bryan Mills (Liam Neeson) enquêter sur l’appartement de sa fille disparue sur l’avenue d’Eylau avec sa vue directe sur les jardins du Trocadéro jusqu’à la tour Eiffel, mais il applique bientôt ses compétences particulières dans certains des quartiers les plus sales de la ville. . Il interroge les prostituées de la porte de Clichy au nord puis se terre dans l’hôtel Camelia International décidément peu glamour, rue Darcet juste au sud. Après cela, cependant, il est de retour en territoire connu pour un rendez-vous sur un banc du Square du Vert-Galant, juste à côté du Pont Neuf, et regarde l’action sur la Place du Louvre depuis la tour gothique ornée de L’Eglise Saint- Germain l’Auxerrois. Dans sa lutte finale, Mills roule à toute allure sur le quai Henri IV avant de sauter sur le bateau des méchants depuis le Pont des Arts (bien éloigné mais toujours populaire).

8. Un Bout de Souffle (1960)

Ce classique de la New Wave est un instantané du Paris du début des années 60, avec presque toute l’action filmée dans la ville. Le coquin Michel (Jean-Paul Belmondo) erre dans les rues, commençant au café Le Royale sur le boulevard St Germain, aujourd’hui une boutique Emporio Armani, avant de retrouver la journaliste stagiaire Patricia (Jean Seberg) vendant des journaux dans la circulation sur les Champs-Elysées. Elle a plus tard une réunion dans le restaurant Pergola disparu depuis longtemps surplombant le même endroit et nous voyons le couple dans deux cinémas locaux, le Normandie sur les Champs et le Mac-Mahon à proximité, actuellement fermé mais remarquablement inchangé. Une grande partie du film se passe retranché dans l’hôtel de Patricia sur le quai Saint Michel, face à la cathédrale Notre-Dame et au fleuve ; puis l’Hôtel de Suède, c’est maintenant Les Rives de Notre Dame. Ils se dirigent ensuite vers le sud, visitant le restaurant toujours animé Le Select sur le boulevard Montparnasse avant que l’histoire ne se termine par une course désespérée dans la rue pavée Campagne-Première, juste à côté du boulevard Raspail.

9. Diva (1981)

Une tranche exemplaire du cinéma français des années 80 au style brillant, cette histoire de grand art et de crime suit le postier Jules (Frédéric Andréi) dans de nombreux endroits les plus pittoresques de Paris. Il commet la terrible erreur d’enregistrer illégalement la chanteuse d’opéra Cynthia Hawkins (Wilhelmenia Wiggins Fernandez) dans le théâtre des Bouffes du Nord du XIXe siècle, en détresse, sur le boulevard de la Chapelle, qui abritait alors la compagnie du légendaire metteur en scène Peter Brook. Ses aventures le conduisent ensuite à la gare Saint-Lazare et à l’ancien disquaire Lido Musique des Champs-Elysées avant son rendez-vous avec la Diva à l’Hôtel Le Royal Monceau, un grand établissement Art Déco réaménagé depuis par Philippe Starck. Sa poursuite en mobylette l’emmène à travers les arcades de la rue de Rivoli et dans le métro, le long des passages de la station Concorde et à nouveau à l’Opéra, rejoignant finalement Cynthia dans l’une des salles de concert les plus célèbres de la ville, le Théâtre du Châtelet au bord de la rivière.

10. Avant le coucher du soleil (2004)

Après une tournée à Vienne dans les années 1995 Avant le lever du soleil, le réalisateur Richard Linklater a réuni les amoureux maudits Jesse (Ethan Hawke) et Céline (Julie Delpy) à Paris. Ils se retrouvent au lancement du livre de Jesse dans la célèbre librairie de langue anglaise Shakespeare and Company, rue de la Bûcherie, juste en face de Notre-Dame. De là, ils se promènent non géographiquement via la rue Galande toute proche jusqu’au romantique d’avant-guerre Le Pure Café de la rue Jean-Macé de l’autre côté de la rivière, avant de se promener jusqu’à la Coulée Verte René-Dumont, une ancienne voie ferrée reconvertie en jardin fleuri avec passerelle surélevée. Après, c’est le retour Rive Gauche et un bâteau mouche du Quai de la Tournelle et enfin leur séparation dans l’appartement de Céline cour de l’Etoile d’Or, à côté de la rue du Faubourg Saint-Antoine dans le 11e arrondissement.

11. Caché (Caché) (2005)

Pour trouver « le vrai Paris » au cinéma, le chemin le plus rapide est la filmographie de Juliette Binoche, vedette d’un flux d’études de personnages conçues parmi les intellectuels ennuyés de la ville, tels que Elles (2011) et Non-fiction (2018). Ce tube d’art et d’essai surprenant et émouvant de Michael Haneke commence de la même manière lorsque le couple de médias confortables Anne (Binoche) et Georges (Daniel Auteuil) reçoit une cassette vidéo suggérant qu’ils sont surveillés. Il montre leur maison de la rue Brillat-Savarin dans la jolie Cité Florale, un coin du sud de Paris construit dans les années 1920 qui regorge de fleurs de jardins fortement plantés. On la voit aussi rencontrer un ami au chic Saveurs & Co, un café de l’avenue Raymond Poincaré près de la place Victor Hugo, mais le réalisateur fait valoir son point de vue lorsqu’ils rendent visite à une vieille connaissance Majid (Maurice Bénichou) dans les tours de banlieue de Romainville, à l’est de la ville. Pour sa scène finale énigmatique du fils du couple devant son école, Haneke a quant à lui tourné à l’entrée de l’Ecole Nationale de Chimie Physique et Biologie (aujourd’hui Lycée Pierre-Gilles-de-Gennes – ENCPB), rue Pirandello, authentiquement proche à la Cité Florale.

12. Moteurs sacrés (2012)

Ce mélodrame surréaliste de l’auteur Leos Carax fait grand usage de certains des lieux les plus distinctifs de la capitale dans une série de vignettes reliées par des routes panoramiques. Le mystérieux personnage central joué par Denis Lavant travaille avec un costume de capture de mouvement dans le music-hall du 19ème siècle Le Trianon à Montmartre, commet un crime violent sous les célèbres auvents rouges du restaurant Le Fouquet’s (comme on le voit brièvement dans Taken) sur les Champs- Elysées et imite un mendiant lors du shooting de mode de Kay (Eva Mendes) au cimetière du Père-Lachaise. Le plus mémorable de tous, cependant, est l’utilisation du grand magasin désaffecté La Samaritaine, où il rencontre Eva Grace (Kylie Minogue) sur le toit, à côté de la célèbre enseigne au néon, également vue dans L’identité de Bourne. Ce jour le plus étrange de tous commence et se termine dans la banlieue, commençant à l’impressionnante Villa Paul Poiret Art Déco des années 20 dans les Yvelines à quelques kilomètres à l’ouest et se terminant dans un parking à Asnières-sur-Seine, juste au nord.

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