Alors que les Journées du patrimoine auront lieu dans toute l’Europe les 14 et 15 septembre prochains, le plus souvent du côté face du bitume, c’est dans les méandres du sous-sol que nous avons suivi un groupe de cataphiles, ces explorateurs subcitadins qui aiment à retourner la Ville Lumière comme un gant. Sous les pavés, la plage… Et le Cellier, la salle du Château, des Promos, la salle des Partouz. Les noms qui font le mythe urbain des carrières parisiennes : les fameuses catacombes. Embarquement pour une balade nocturne et nyctalope à l’ombre de l’underground made in Paname.

Quatre silhouettes floues dans la nuit électrique parisienne. Une ombre sort un pied de biche de son backpack. L’ouverture de la bouche d’égout ne prend pas plus de deux secondes. Le fantôme se glisse, furtif, lampe frontale en mode on. « Honneur aux touristes ! » Nous sommes les suivants sur la liste de l’équipée sauvage. Le trou noir est vertigineux, une vingtaine de mètres à la louche. « Tu suis, Alice ? hèle Oncle Mo, le premier de cordée. Ce soir c’est voyage au pays des merveilles… » Cerveau sur off. Regarder en haut. Le dernier membre du commando Kta cale son sac au premier barreau de l’échelle de fer ; il le sécurise avec un mousqueton, histoire qu’on ne prenne pas son « lest de 20 kils » sur la tête. « C’est arrivé », rassure Shadock à la manœuvre, qui s’arrache pour refermer la bouche de métal de 100 à 150 kilos. La fonte fait écran noir aux derniers rayons des réverbères. Top départ de la rando noire pour nuit blanche. Paris vient de nous avaler tout crus…

« Les Catacombes, ça se mérite »

Atterrissage. Les pieds sur terre, sous terre. L’espace est confiné, sombre, le climat est humide, l’atmosphère poussiéreuse… étroite. Lecture déconseillée aux claustro. Au programme de la virée souterraine du soir dans les carrières parisiennes, communément mais improprement appelées les catacombes, le Grand Réseau Sud (GRS) et ses salles mythiques : la salle du Château, la salle des Fleurs, celle des Partouz, le Cellier, la Plage, KCP Montsouris… « On est là pour une promenade de 8 à 9 heures », annonce le Crapaud, l’historien du groupe, alors qu’Oncle Mo déballe son « acéto », la traditionnelle lampe à acétylène très prisée des cataphiles old school. LowTech. Vintage. « Tu sais qu’avec de l’eau, on peut faire du feu, Touriste ? » Le Crapaud chambre mais s’explique : « Cette lampe nécessite un caillou de carbure. Le carbure de calcium mélangé à l’eau produit une réaction chimique qui libère un gaz inflammable et explosif : l’acétylène. » L’antique lampe chinée en brocante s’allume. Voix caverneuse. Shadock célèbre : « Et la lumière fut… » La flammèche acéto produit son halo de lumière orangée, avale les lumens blancs type bloc opératoire de nos frontales. Une lumière qui réchauffe. Le feu, réconfort primordial dans le noir… Shadock allume une cigarette au bec bunsen. « Les Ktas, c’est espace fumeur. Mais on ramasse nos mégots et tous nos déchets, comme indiqué sur les panneaux ” J’aime mes Ktas, je ramasse « … » Ktaphile clandestin mais civique.

On progresse dans les galeries, ambiance bon enfant. « On n’a pas mis de chatière au programme, Touriste, rassure Crapaud. Par contre, tu sais nager ? Les Ktas ça se mérite… » Effectivement, on ne tarde pas à marcher sur l’eau… En file indienne, on bâfre les décamètres. Ça rigole, il y a de l’euphorie dans l’air. C’est-à-dire qu’on conquiert, qu’on s’évade. On est là mais plus là. « Ça me rappelle l’armée, pas vous ? » Non, y a que Crapaud qui l’ait faite dans le groupe…

Patauger dans la flotte. Mi-cheville, puis mi-mollet, mi-cuisse. Malgré un pantalon pluie, des bottes, chaussettes imbibées, pieds trempés. Heureusement, fait pas froid. « Température constante sous terre : aux alentours de 14-15° » précise un Crapaud à la peau étanche, grâce à des guêtres de pécheur à la mouche. Crapaud, la première fois qu’il est descendu, « c’était un vendredi 13. Ça fait un sacré bail ! J’avais pris un gros phare cash dans la tronche ! C’était Jean-Claude Saratte, le mythique catakeuf. » Jean-Claude Saratte, ancien inspecteur divisionnaire de la police judiciaire, qui a dirigé l’Équipe de Recherche et d’Intervention en Carrières (ERIC) jusqu’en décembre 1999 ; au Panthéon des cataphiles grâce à sa politique basée sur la prévention plutôt que la répression (l’introduction et la circulation dans les carrières souterraines sont considérées comme un délit mineur, puni d’une amende de 60 €). « Les cataphiles vénèrent l’inspecteur Saratte. Il a même une plaque à son nom. C’était un passionné. Il chassait surtout le trouble-fête. Fallait pas le croiser avec un shlass, une lacrymo ou un fémur dans ton sac… »

« Quand je suis coincé à Paname, les Ktas, les carrières, c’est ma respiration, ma destination. »

Crapaud, intarissable, se confie, dit qu’il a chopé le virus lors de cette première descente en 91. « Au départ, c’était l’homme qui avait vu l’homme qui avait vu l’ours… Les Ktas ont un côté énigmatique. C’est interdit, c’est excitant. Entre nous, c’est une histoire de bouche à oreille, de murmures, de confiance, de secrets. On se rencontre, on se coopte, on se refile des tuyaux en parlant par charades ; si on te pose des questions sur un accès pirate alors que tu veux garder le coin tranquille, tu donnes des réponses d’homme politique. C’est comme on dit toujours : si t’as un secret, suicide-toi ! Les Ktas, c’est comme le Fight Club. Là, on n’est pas à la visite guidée de Denfert-Rochereau, Touriste ! Si y’avait l’État, y aurait plus l’esprit… » Le Crapaud d’avouer cependant jouer parfois le tour operator. « Mais gratuitement, précise-t-il. Les Ktas, c’est que du plaisir… »

On marche au sec en terrain sablonneux. Oncle Mo a décidé d’offrir une bande originale à notre virée souterraine, mp3 pluggé sur enceintes portables ; ça s’ouvre sur Wake Up de Rage Against The Machine. KtAdoRetardé ? Le Crapaud continue sa narration, découpant son récit sur les rifs électriques de Tom Morello. Il dit qu’il a bien connu « les Compères », un groupe de « fadas » qui cherchaient les « endroits reculés », les « bouts du monde », creusaient, rouvraient les galeries condamnées, comme le passage des nains vers le réseau Attack. « Pendant 20 mètres, tu rampes, mais avec ton casque tu passes pas. Ils ont creusé des nuits et des nuits… » En quête de ? « Les Ktas sont une Terra Incognita. C’est l’aventure à la première bouche d’égout de la rue pour qui prend le risque de descendre. Tu voyages à dix minutes de là où tout le monde vit ! » Alors qu’on s’arrête rue Sarrette, à l’angle de la rue d’Alésia, le Crapaud poursuit : « Les Ktas, c’est une machine à voyager dans le temps. On est à dix minutes du métro et regarde le graffiti : on est en 1789, Touriste…» Les Ktas commencent à révéler leurs secrets.

À l’embranchement de trois couloirs, Oncle Mo vérifie son plan plastifié ; les traits verts indiquent les galeries qu’il a déjà explorées, les traits rouges tracent les chemins de ses prochains périples. « Y’ a 250 à 300 km de galeries dans le GRS. On va commencer par la salle Montsouris KCP. Attention les yeux… »

Les soirées du patrimoine

Au mur, des sculptures à même la roche. Des visages boursouflés, déformés, comme les portraits d’une espèce roswellienne, pas de ce monde ; ici, un buste de femme, seins nus, là, une tête de mort, comme un écho sculpté : quelque part non loin, les catacombes… Crapaud avait prévenu au début de la randonnée urbaine : « On laisse tomber les ossuaires. On n’aime pas bien troubler les morts… »

Dans la KCP, une fresque de fourmis, une chaise en bois, des bancs en pierre. Un joint froid traîne sur la table. Oncle Mo a déballé son pied et son appareil photo. Il prépare son architecture lumineuse pour son shoot numérique, temps de pause sans flash. Il positionne son acéto dans un coin, un tube de LED en contrebas de la cible. Il multiplie les aller-retour comme atteint de troubles obsessionnels compulsifs. « Je vais mettre un coup de frontale en contre-plongée sur la sculpture. » Le résultat se passe de commentaires. Oncle Mo est du genre photograffeur

Lui, c’est trois descentes par semaine. « Je suis accroc au voyage, lâche-t-il. J’en fais 4 à 5 par an. Mais quand je suis coincé à Paname, les Ktas, les carrières, c’est ma respiration, ma destination. » Addict aux sommets, il raconte avoir gravi les monts les plus hauts des cinq continents. « J’ai raté l’Everest. C’était encore une centaine de mètres à gravir ou mes doigts. J’ai choisi de sauver mes doigts. » Addict aux descentes. « Là, j’ai arrêté de compter… À Paris, je viens plus trop, j’ai dû m’arrêter aux alentours de la soixantaine d’immersions sous la capitale, pas plus. Y a beaucoup de carrières qui valent le coup en Ile-de-France. Et dans l’Oise, c’est digne des temples d’Angkor : la végétation se mêle à la pierre. En Picardie, on est avec les poilus, Touriste ! Et puis y a les mines désaffectées et les galeries naturelles. » Alpiniste, spéléo, féru, furieux d’art freestyle, freelance, hors les murs des galeries d’Art : « Les friches industrielles aussi… »

« Les Ktas, c’est de la poésie, du rêve, c’est du Jules Vernes ! On voyage vers le centre de la terre hein… »

L’historien a tendu l’oreille : les poilus l’ont fait tilter : « Dans des carrières en Picardie abritées dans un bois, j’ai trouvé un dessin d’obusier dans un trou de renard. Et tu regardes aux murs, tu lis : « En 1914, j’y étais », « En 1870, j’y étais », « En 1830, j’y étais », « Zut ! il pleut ! », « Je suis passé par là et je suis mort ». C’est émouvant, t’as l’impression que les soldats sont toujours là, avec toi. Et puis tu lis la sale guerre des nationalismes : « Enfoirés d’Allemands”, « Enfoirés de Prussiens”… » Le Crapaud marque un temps, il dézipe sa polaire, puis insiste : « Tout ça, c’est une machine à remonter dans le temps. Ici, on extrayait de la pierre à bâtir avant l’avènement de la brique et du béton. C’est Notre-Dame en creux. Les Ktas, c’est de la poésie, du rêve, c’est du Jules Vernes ! On voyage vers le centre de la terre hein… » On remballe le matériel pour reprendre la route. Shadock craque un safety light stick de lumière rouge, « juste pour le fun. »

Paris sous les bombes

Nouveau trou d’eau. Au moins de la baille jusqu’à la taille ; on joue les contorsionnistes sur les parois. Oncle Mo consulte à nouveau son plan, aussitôt raillé par Le Crapaud. « La dernière fois que je suis tombé sur des écussons police, ils ont saisi mon plan. Depuis ce temps-là, il est là-dedans… » Crapaud, joignant le geste à sa parole, se tapote la tempe de l’index. Dans les boyaux parisiens, le petit groupe continue la visite pour le touriste que je suis, le nom que les initiés donnent aux néophytes. « Normalement, on les reconnaît au premier coup d’œil : ils sont en baskets… » Déjà deux heures qu’on est sous terre. L’impression d’être à peine entré, ou alors il y a longtemps. « Ici, c’est pire que dans un casino. C’est Stargate, t’es totalement à l’extérieur de la civilisation même si t’as des graffs partout, s’anime Shadock, la vingtaine et une trentaine de descentes dans le sac. On est en territoire no réseau, ground zero. C’est le silence complet ici, c’est ça que j’aime… » Comme pour le faire mentir, un métro ou un RER parisien vrombit en sourdine… Et le Crapaud s’en mêle : « Va falloir un peu ramper et manger du sable ! On arrive au Cellier ! » Oncle Mo ouvre comme d’habitude le convoi en mode ramping, suivi du Crapaud, Shadock fermant la marche : chacun reste à sa position.

« NTM titrait Paris sous les bombes en 1995 : dans les catas, c’est du stricto sensu. »

L’entrée du Cellier, c’est un trou de souris puis une désescalade d’à peine deux mètres avant de profiter du spectacle. Au plafond, des mains blanches peintes, comme une simulation de grotte des cavernes. Et des graffs, des fresques, c’en est couvert. D’un bout à l’autre, Vivre libre ou mourir, titre d’un graff façon anar’ révolutionnaire, ou des tombes bombées comme dans un film de Burton Tim surtitrées Ici, sans guide, c’est le terminus« Je ne m’aventure jamais seul dans les Ktas, confie d’ailleurs Shadock. Et si je remonte tout seul, je laisse trois capsules de bière à la sortie pour indiquer que c’est ok, je suis sorti. Ici, on n’est pas encadrés, on risque de se perdre, alors on respecte des règles élémentaires de sécurité… » Le Crapaud, légende historique à la clef, acquiesce : « Tu connais l’histoire du Cellier ? Cette salle était une ancienne cave de brasseurs. Un jour, un abbé accroc au vin de messe serait descendu seul. C’était le gardien du Val-de-Grâce, il voulait trouver le trésor des Chartreux, en or et/ou en liquide liqueur. La légende dit qu’il se serait perdu dans les galeries et n’aurait jamais refait surface… » Derrière son épaule droite, une blonde taguée en train de vomir ; à côté, on lit J’en bande.

Oncle Mo fait son petit tour avec son Pentax reflex. Il prend son temps, cherche le cadre pleine cible, la lumière divine. Artificier lumens, sculptant ses clichés au flash, cartographiant les Ktas à la focale. Parmi les œuvres au mur, on a même de la peinture égyptienne et des reproductions d’authentiques œuvres d’art. Dans les Ktas, on croise Munch, on croise Klimt. NTM titrait Paris sous les bombes en 1995 : dans les catas, c’est du stricto sensu.

Sous les pavés la Plage

Après quelques minutes de marche, on arrive à la Plage, salle dont l’entrée est gardée par un golem, un Atlas en papier mâché. À l’intérieur, même topo : l’art de rue a pris possession des lieux. Et avec sa réplique monumentale de la Grande vague de Kanagawa, célèbre estampe japonaise d’Hokusai, et son Bob l’Éponge bombé sur tout un « pilier béton de renfort », la Plage porte bien son nom. Crapaud raconte en bon techos : « Il y a différents types de piliers dans les Ktas, qui peuvent nous permettre de dater les salles. Par exemple, si on croise un pilier tourné, c’est qu’on évolue en plein Moyen Âge. C’était une technique de creuse usitée alors pour prévenir les éboulements… » Silence. Après un coup d’œil appuyé dans un coin, le batracien reprend : « Tu vois les initiales FC sur les graffs ? Ça veut dire Frotte Connard. Y’a des olibrius qui dégradent pour le plaisir. Ils feraient ça avec la Joconde s’ils pouvaient… Un jour, un mec a balancé la « Mexicaine de perforation », un groupe de cataphiles qui avait aménagé une salle de cinéma sous le Troca… Dommage ! C’était mieux que le téléchargement illégal, plus convivial… »

Crapaud enchaîne, parle des différents types de cataphiles, dit qu’il y a « plusieurs tribus », en fait, « des nébuleuses » : « Les FC, les graffeurs, les tagueurs, les peintres, les sculpteurs, les photographes, les qui creusent, les qui bouchent, les qui t’asphyxient à coups de fumigènes, les cabalistiques, les satanistes en carton, les fêtards, les étudiant.es des Mines… Chaque année à la Sainte-Barbe, les Mines font leur soirée de promo dans les Ktas. » Association d’idées, l’esprit vif, c’est-à-dire vivant : « J’ai déjà vécu un éboulement. Dans ces carrières, la salle du Bout du monde rétrécissait… Le bout du monde, c’est comme ça que les forçats des carrières appelaient l’endroit le plus éloigné de la galerie… Quand tu tends l’oreille, tu entends : les bruits, les cailloux qui tombent, des farfadets peut-être ! Une carrière ça vit, c’est en vie, et comme tout ce qui vit, c’est amené à mourir… » Le Crapaud repère un détail au mur. « C’est un fossile. Tu vois, là, on est vraiment sous la mer. Les signes de Dame Nature… »

Nous tournons en rond dans la nuit

Les salles se succèdent. Les Ktas, c’est un parc d’attraction : la salle du Château avec son… château, sa gargouille, la salle des Fleurs, la salle des Partouz, gardée par une peluche rose de type SM, une paire de menottes pendant à la patte, la salle de la Méduse, métonymique, qui désigne une célèbre concrétion calcaire des Ktas. « Avec le temps, on devient de fins géologues », précise Crapaud, comme pour plaider sa passion, plus culturelle qu’illicite… « On va faire un crochet par le Passe Muraille, ensuite on remonte, annonce Oncle Mo. Ils le cassent régulièrement. La dernière fois que je suis passé, ils l’avaient refait façon fastfood… » Sur place, le Passe Muraille a bien muté en clown de la restauration rapide… Un humour noir, adapté à son environnement. Une dérision qui dénonce la folie en surface ? In girum imus nocte et consumimur igni ; stricto situ, le palindrome de Debord : Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu. Le vrai moment du faux, ici-bas ? Là-haut, à l’air libre ? Au cœur de la réalité réellement inversée… « On déchaule ! », tranche Oncle Mo, en guise de signal de fin de partie, définissant par l’acte le verbe : il vide sa lampe à génie du reste de carbure, verse l’eau de sa gourde sur le résidu, qui se consume avec des petits sons de souffle explosif.

Et à la fin, il ne reste que la chaux, semblable à des cendres froides…

La randonnée a été longue : dix heures avec nos huit pieds sous terre, à une trentaine de mètres sous la surface. On rampe. La sortie se fait par un trou de souris qui nous fait émerger sur un impressionnant tas d’ordures dans un tunnel ferroviaire de la petite ceinture. Choc oculaire : il fait jour, c’est même plus tout à fait le petit matin… « On n’a croisé personne », note Oncle Mo, tandis que nous tâchons tous de retrouver apparence lambda en sortant des vêtements propres de nos paquetages. « Les rencontres dans les Ktas, ça fait courir les gens. Soit tu dis bonjour, soit tu t’enfuis en criant », rigole le Crapaud. « Faudra te trouver un surnom », ajoute-t-il. « Le plumitif ? » Illico, Oncle Mo lui coupe la chique avec un tesson ramassé à son éclat de rire : « ScriBrouillard »

On remonte la voie ferrée jusqu’au prochain accès rue. Pas de mauvaise rencontre, pas de mise à l’amende ferroviaire. « Est-ce que ça s’est passé ? Sommes-nous bien réels ? », me crie le Crapaud tandis que nous nous séparons. Sa manière de dire adieu.

À quelques encablures du stade Charlety, les bouchons, le stress des gens qui vont travailler. Des klaxons comme un concert de trompettes de l’Apocalypse. Choc acoustique.

On est si bien sous terre, comme dit d’ailleurs sûrement le Diable aux nouveaux venus.

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