Au cours des neuf premiers mois de 2020, la performance financière de Fraport AG a été gravement affectée par la pandémie mondiale de Covid-19. Le chiffre d’affaires du Groupe a diminué de plus de la moitié au cours de la période considérée. Malgré des mesures globales de réduction des coûts, le groupe Fraport a enregistré une perte nette de 537,2 millions d'euros – qui comprend des dépenses de 280 millions d'euros destinées à des mesures visant à réduire les frais de personnel. Le trafic passagers à l'aéroport de Francfort (FRA) a diminué de 70,2% d'une année sur l'autre, avec 16,2 millions de voyageurs desservis de janvier à septembre 2020.

Le président du conseil d'administration de Fraport AG, Dr. Stefan Schulte, a déclaré: «Notre industrie continue de traverser une situation très difficile. Les taux d'infection ayant de nouveau augmenté dans toute l'Europe au cours des dernières semaines, les gouvernements ont largement réintroduit ou élargi les restrictions de voyage. Les compagnies aériennes réduisent encore plus leurs horaires de vol. Actuellement, nous ne prévoyons pas de reprise avant au moins la saison estivale 2021. En réponse, nous continuons à réaligner notre entreprise pour qu'elle devienne nettement plus légère et plus agile – pour parvenir à une réduction durable de notre base de coûts. Nous sommes en bonne voie d'atteindre cet objectif. Les mesures mises en œuvre sur notre siège de Francfort nous permettront de réduire à moyen terme les coûts de personnel et de matériel jusqu'à 400 millions d'euros par an. Cela correspond à environ 25% de nos dépenses d'exploitation totales enregistrées sur le site de Francfort au cours de l'exercice 2019. »

Le résultat du groupe (résultat net) glisse clairement en territoire négatif malgré les contre-mesures

Au cours des neuf premiers mois de 2020, le chiffre d'affaires du Groupe a diminué de 53,8% d'une année sur l'autre à 1,32 milliard d'euros. En tenant compte du chiffre d’affaires de la construction lié aux investissements capacitifs des filiales de Fraport dans le monde (basé sur IFRIC 12), le chiffre d’affaires du Groupe a reculé de 53,9% à 1,15 milliard d’euros.

La société a réduit les frais d'exploitation (comprenant le coût des matériaux, les frais de personnel et autres frais d'exploitation) d'un tiers au cours de la période sous revue, après ajustement des dépenses liées aux mesures de réduction de personnel. Néanmoins, le résultat opérationnel ou l'EBITDA du Groupe (avant éléments exceptionnels) a baissé de 94,5% à 51,8 millions d'euros. L'EBITDA du Groupe a également été impacté par des charges de mesures de réduction d'effectifs pour 280 millions d'euros. En tenant compte de ces charges de personnel supplémentaires, l'EBITDA du Groupe pour les neuf premiers mois de 2020 a baissé à moins 227,7 millions d'euros (9M 2019: 948,2 millions d'euros), tandis que l'EBIT du Groupe est tombé à moins 571,0 millions d'euros (9M 2019: 595,3 millions d'euros). Le résultat du Groupe (bénéfice net) s'élève à moins 537,2 millions d'euros (9M 2019: 413,5 millions d'euros).

Les chiffres du troisième trimestre (période de juillet à septembre 2020) indiquent clairement que les mesures de réduction des coûts déjà prises se sont avérées efficaces. Alors que l'EBITDA du Groupe était toujours négatif au deuxième trimestre (moins 107 millions d'euros), un EBITDA du Groupe positif de 29,2 millions d'euros (avant éléments exceptionnels) a été réalisé au troisième trimestre. La reprise intermédiaire des volumes de passagers a également contribué à cette évolution. Compte tenu des dépenses consacrées aux mesures de réduction des frais de personnel, Fraport a enregistré un résultat Groupe (ou résultat net) de moins 305,8 millions d'euros au troisième trimestre 2020.

Les investissements et les dépenses non liées au personnel ont été sensiblement réduits

En annulant ou en reportant les investissements non indispensables à l'exploitation, Fraport pourra réduire les dépenses d'investissement y afférentes d'un milliard d'euros à moyen et long terme. Plus précisément, cela concerne les investissements pour les bâtiments du terminal existants et la zone de l'aire de trafic de l'aéroport de Francfort. En ce qui concerne la construction du nouveau terminal 3, la situation actuelle de la demande offre également la possibilité de prolonger le délai requis pour des mesures de construction spécifiques ou l'attribution de contrats de construction. Fraport prévoit actuellement d'ouvrir le terminal 3 – comprenant le terminal principal avec les piliers H et J, ainsi que le pilier G – pour l'horaire d'été 2025. Cependant, la date réelle d'achèvement et d'inauguration du nouveau terminal dépendra en fin de compte de l'évolution de la demande.

De même, tous les autres coûts non liés au personnel (pour le matériel et les services) sont considérablement réduits – tandis que les dépenses opérationnelles non essentielles ont été éliminées. Cela se traduit par des économies de coûts immédiates pouvant atteindre 150 millions d'euros par an.

Programme de réduction des effectifs bien en cours

En supprimant jusqu'à 4 000 emplois en grande partie jusqu'à la fin de 2021, les frais de personnel de Fraport sur le site de Francfort seront réduits de 250 millions d'euros par an. Cette réduction d'effectifs sera réalisée de la manière la plus socialement responsable possible: quelque 1 600 salariés ont accepté de quitter l'entreprise dans le cadre d'un programme de licenciement volontaire comprenant des indemnités de départ, des régimes de préretraite et d'autres mesures. De plus, grâce à des départs réguliers à la retraite et à de nouveaux accords de licenciement, les effectifs seront réduits d'environ 800 employés dans l'ensemble du groupe. Au cours de l'année en cours, près de 1 300 emplois ont déjà été réduits en raison des fluctuations du personnel ou de l'expiration des contrats de travail temporaire.

Simultanément, Fraport continuera à gérer un programme de travail à temps réduit. Depuis le deuxième trimestre 2020, jusqu'à 18 000 des quelque 22 000 personnes employées dans toutes les sociétés du Groupe à Francfort travaillent à temps partiel, ce qui implique une réduction moyenne de 50% du temps de travail, en fonction de la demande. Le quota de courte durée a quelque peu diminué pendant la période de voyage estivale, mais le quota augmente à nouveau parallèlement à la baisse de la demande de trafic.

Les réserves de liquidité de Fraport ont augmenté

Fraport a levé environ 2,7 milliards d'euros de financement supplémentaire au cours de l'exercice en cours. Parmi les mesures pour y parvenir figuraient une obligation d'entreprise de plus de 800 millions d'euros émise en juillet 2020, et le placement récent d'un billet à ordre d'un volume total de 250 millions d'euros en octobre 2020. Ainsi, avec plus de 3 milliards d'euros de trésorerie et de crédit engagé lignes, l'entreprise est bien positionnée pour faire face à la crise actuelle et – quoique à une échelle réduite – pour faire tous les investissements nécessaires pour l'avenir.

Perspective

Pour l'exercice en cours, le conseil d'administration de Fraport s'attend à ce que le trafic de passagers à l'aéroport de Francfort diminue nettement de plus de 70 pour cent d'une année sur l'autre pour atteindre environ 18 à 19 millions de passagers. Le chiffre d'affaires du Groupe (ajusté pour IFRIC 12) devrait baisser jusqu'à 60% par rapport à l'exercice 2019. L'EBITDA du Groupe (avant éléments exceptionnels) devrait fortement reculer – mais reste légèrement positif, soutenu par les mesures de réduction des coûts déjà mises en œuvre ou prévues. Compte tenu des dépenses consacrées aux mesures visant à réduire les coûts de personnel, l’EBITDA du groupe de Fraport atteindra clairement des chiffres négatifs pour l’année 2020. De même, le directoire s’attend à ce que l’EBIT du groupe et le résultat du groupe (bénéfice net) soient nettement négatifs.

PDG Schulte: «Nous prévoyons actuellement que le trafic passagers de l'aéroport de Francfort en 2021 n'atteindra que 35 à 45% du niveau de 2019, en particulier en raison du très faible premier trimestre 2021 prévu. Même en 2023/24, les chiffres de passagers n'atteindront probablement 80 à 90 pour cent des niveaux d'avant la crise. Cela signifie que nous avons un très long voyage devant nous. Cependant, nous sommes convaincus que les contre-mesures récemment lancées permettront à Fraport de se réaligner avec succès sur sa trajectoire à long terme de croissance durable, une fois de plus.

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