Aujourd’hui, Rencontres Tourisme Culturel vous parler de Fontains, cette commune de 250 habitants, situé dans le canton de Nangis (à 5 kilomètres au sud de Nangis avec laquelle Fontains partage le code postal 77370), arrondissement de Provins, en Seine et Marne (77).

Dans la limite de nos actuelles connaissances, la plus ancienne des mentions écrites du village remonte à 1198.

Fontains signifie les fontaines ou sources aménagées pour en faciliter l’usage.

Territoire de 1 436 hectares dont 191 hectares de bois, arrosé de plusieurs ruisseaux dits des Vieilles Vignes, des Effervettes, du Bois d’Orme. Il est desservi par la route départementale de Nangis à Montereau et par deux chemins de grande communication.

Fontains

Ancienne paroisse du diocèse de Sens, dont le chapitre archiépiscopal a été collateur jusqu’en 1790 ; la cure valait alors 1 100 livres. Les églises de « Baali » et de « Footins » (Bailly Carrois et Fontains) venaient d’être érigées en cures lorsqu’elles furent données au chapitre de Sens par l’archevêque Gautier Cornu en mars 1231.

D’après Delettre, historien du Montois, les plaines de cette contrée s’étendant sur les territoires de Rampillon, Vanvillé, Landoy, Sognolles et même sur Fontains, seraient restées en friches longtemps après que le surplus du Montois était cultivé ; les moines de Tours qui les possédaient originairement les auraient concédées par grandes surfaces, moyennant quelques deniers de redevance d’arpent, afin de les rendre productives et d’y percevoir la dîme des récoltes. Les nouveaux détenteurs y établirent des fermes et à leur tour, accensèrent une partie des terres moyennant des redevances plus élevées.

En ce qui concerne Fontains, à partir du XIIIème siècle, il apparait des titres comme seigneur du village, Jean Britaud qui possédait la terre de Nangis. Il devint connétable de Sicile, grand pannetier de France (1245-1250).Puis Guiot du Pré , écuyer.

Au XIVème siècle, quand l’invasion anglaise pesa sur la contrée, le gouvernement imposa le clergé au dixième de son revenu ; les curés des campagnes aux environs de Provins abandonnent leurs paroisses à l’approche de l’ennemi qui d »vaste tout sur son passage et se retirent dans les forteresses. Personne n’ose plus aller aux champs.

En 1377, d’après une pièce conservée aux archives nationales, Tristan de Maignelay est seigneur de Fontains , des Cloz et de Montigny. Cette pièce donne la description de son domaine, où fait alors résidence ce gentilhomme qui avait porté la bannière du Duc de Normandie à la bataille de Poitiers le 20 septembre 1356.

Après la journée de Poitiers où il avait été fait prisonnier, Jean Tristan de Maignelay avait du vendre quelques terres pour payer sa rançon (1356).

La terre du Châtel, après avoir appartenu à Mathieu d’Harcourt, aux Louviers, Aux Raguier, fut acquise au XVIIème siècle par les Brichanteau, qui possédaient le château de Nangis et avaient déjà incorporé avant 1560 le Châtel, Fontains, Vienne, Bailly, Ancoeur, etc…à leur domaine principal, erigé en carquisat en 1612.

Le dernier marquis de Nangis, Anne Louis Regnier de Guerchy, a été aussi le dernier seigneur de Fontains.

Dans le village même de Fontains étaient l’hôtel seigneural et la ferme de Bois Poussin, fief particulier relevant du Châtel les Nangis et qui appartenait au XVIème siècle à la famille Louviers, sous Louis XIV aux de Blond, et qui passa ensuite par alliance aux Collier de la Marlière.

Enfin, parmi les nobles appelés en 1789 pour la nomination des députés aux Etats généraux, nous voyons figurer Henri de Grandjean de Haute Borne, écuyer, chirurgien oculiste du roi, chevalier de son ordre et du Saint Empire, en qualité de possesseur des fiefs de Haute Borne et des Molinots, sur les terrtoires de la Chapelle Rablais et de Fontains. L’ancien régime disparait.

Sous le Premier Empire, un domaine situé dans la commune de Fontains était exploité par M.de Lasteyrie, qui le dota d’importantes plantations fruitières et forestières, come le faisait à la même époque à la Chapelle Rablais son beau frère, M.de la Tour Maubourg. Le président de la société libre d’agriculturede Provins félicita l’un et l’autre de leurs heureuses améliorations dans une séance publique tenue le 22 octobre 1811.

En 1817, le comte L.Greffulhe, pair de France, fondait à Nangis, pour les garçons une école d’enseignement mutuel dont il assurait l’entretien. Sept ans après, Mme Veuve Pierre Joseph Prestre (17 mai 1824) laissa à son tour, par un codicile testamentaire, une somme de 50 000 francs pour une autre école dans la même ville à condition qu’on y admettrait gratuitement les enfants de Fontains où résidait la testatrice. Le 31 mars 1831, la municipalité résolut la réunion de ces fondations afin d’assurer le fonctionnement régulier de deux écoles gratuites destinées aux enfants des deux sexes. 

En 1843 : Fontains avait 263 habitants.

En 1886 : Fontains avait 250 habitants.

Le lavoir

Erigé au XIXème siècle, il appartient au type classique, le plus courant de lavoir rural en Brie Centrale.

Rectangulaire, il est muni d’un toit à une seule pente qui descend très bas pour protéger du soleil et qui repose sur un pilier intermédiaire.

Les proportions font que seules quatre ou cinq personnes peuvent y travailler en même temps.

En cas de crue, des rouleaux de bois permettent de remonter le plancher aujourd’hui disparu et remplacé par un sol en béton.

De nos jours, il ne sert plus, en outre, qu’à la beauté du lieu mais aussi comme réserve d’eau pour les pompiers ainsi qu’à la pêche à la ligne réservée aux habitants de ce village.

L’école à Fontains

L’époque la plus reculée où l’on voit trace d’enseignement dans la commune remonte à 1682.

Le Vieux Moulin

A l’origine, c’était un moulin à vent. Dans la seconde moitié du XIIIème siècle, il était possédé par le seigneur de Fontains, Guyot du Pré, écuyer.

Il n’a pas résisté à la révolution.

Au XIXème siècle, ce n’était plus qu’une ferme et de nos jours ce n’est plus qu’une maison d’habitation.

Jardin du Vieux Moulin dans les années 1960

Les fermes

Autour de 1900, les principales cultures sont celles des céréales et des prairies artificielles.

Les principaux animaux domestiques sont : les chevaux, les vaches, les moutons et les bœufs.

Les chevaux, en grande partie d’origine percheronne et flamande sont tous employés à la culture. De même pour les bœufs qui viennent du Charolais et du Morvan. Ces bœufs, lorsqu’ils ont déjà rendu des services pendant des années sont engraissés pour être destinés à la boucherie.

Les vaches, au nombre d’environ deux cents forment une des principales richesses du pays. Les principales races sont les races normande, flamande, hollandaise et même suisse. Presque tout le lait est vendu à deux laiteries dans la commune et est dirigé vers Paris. Aussi l’industrie du lait y est pour ainsi dire nulle et on n’y fait presque pas de beurre et de fromage.

L’espèce ovine est représentée dans la commune par un milliers de tête environ formant deux troupeaux, la race dominante est celle de la Sologne. La tonte des toutes ces bêtes, qui a lieu ordinairement au mois de mai est vendue à des marchands de laine. Une partie de ces troupeaux, vendue à la Villette, est remplacée tous les deux ans.

Quant aux volailles, leur élevage se borne aux besoins du pays.

Ferme de Bois-Poussin

Ancien fief datant du XVIème siècle formé d’une maison seigneuriale et d’une ferme, il est situé dans le chef lieu de la commune.

En 1552, il appartient à la famille Louviers.

 De 1634 à 1710, le domaine appartenait aux membres de la famille De Blond, seigneur de Bois-Poussin.

 En 1789, il était la propriété de Mr de la Morlière, seigneur qui ne payait pas la taille.

La ferme est entourée de hauts murs à contreforts et blocs de grès en saillie. Le pignon de la maison d’habitation, à grandes fenêtres rectangulaires donne sur une pièce d’eau équipée d’un lavoir.

Ferme Saignat

Exploitation dite « ferme de Fontains » ignorée on ne sait pourquoi de l’annuaire de Seine et Marne bien que son propriétaire M. Saignat à Ivry sur Seine soit mentionné parmi les cultivateurs du village dès 1932.

Fermes et habitations disparues

Avant la Révolution :

Les lieux habités paraissent avoir été plus nombreux avant 1789.

A un kilomètre environ au sud du village au lieu dit le bois Chipot, des vestiges d’habitations ont été découverts sur une étendue assez grande.

Des fouilles y ont été faites en 1848, on y a retrouvé des pierres servant d’âtres de cheminées, différents outils et quelques pièces de monnaie.

Ces constructions auraient été détruites depuis très longtemps car les registres de l’Etat Civil ne les mentionnent pas.

Le Petit Villeneuve, ferme disparue avant la Révolution mais qui datait certainement des défrichements des XIIème et XIIIème siècles car l’étymologie du nom veut dire « implantation plus ou moins massive d’une population en quête de terre ».

Les Forts, ils se situaient le long du vieux chemin romain, dataient-ils de cette période ? En tous cas, ils ont dû servir de double protection avec la haie de Brie au Moyen Age.

Le Ruth, se trouvait au-delà de la ferme de Trévois.

Depuis la fin du Second Empire, plusieurs fermes ont disparu :

Chantelouris, se trouvait dans le milieu du champ de droite en allant aux Brûlis.

Les Charmottes qui avaient appartenu à l’hospice de Melun.

La Masure-Menant, elle se situait dans l’enclos de Bourguignon entre Les Granges et les Billettes.

Trévois, échue en 1870 au Comte Henri Greffulhe qui fut maire de Nangis, Conseiller Général, Sénateur.

Les chemins

Selon M. Quesvers et ses notes historiques sur Montereau, une voie romaine devait partir de Montereau en passant par Coutençon, Fontains et Nangis pour aboutir à Châteaubleau.

 Ce chemin, « le vieux chemin de Montereau à Nangis » passait par Coutençon où s’exerçait un droit de péage, privilège de la Seigneurie de Montigny Lencoup qui relevait directement du roi, sur les passants et sur les voituriers qui conduisaient les bois des haies de Brie à la rivière Seine.

Au moment de la révolution française, un projet de grande route passant par la Chapelle Rablais a vu le jour dans le cadre de grands travaux « afin de veiller à ce que les individus valides ne mendient point, et s’occupent des travaux utiles à la société. »

« 1792 : Nangis placé au bord et à une des extrémités du canton de ce nom dont il est le chef-lieu, a des communications ouvertes sur son territoire et sur celui du district de Provins avec toutes les villes les plus importantes, les autres communes de ce canton ont divers rapports d’intérêt avec Nangis et sollicitent les réparations de leurs chemins, soit pour y arriver, soit pour se rendre à d’autres lieux importants; les fonds étant assez peu conséquents pour ne pouvoir suffir qu’à un seul endroit et Nangis surtout ayant éprouvé à lui seul et depuis longtemps pour les Bien faits des fonds de secours et ne présentant point d’établissement d’une utilité générale, il a fallu faire un choix parmi toutes les autres demandes.

Le Procureur syndic et l’Ingénieur ont cru devoir faire tomber ce choix sur la Chapelle Rablais. La direction naturelle du chemin de Montereau à Nangis était par la Chapelle, mais des intérêts pressants la firent porter autrefois par Montigny, ce qui allonge de plus d’une lieue le chemin de Montereau à Nangis.

Cependant les intérêts du commerce ceux du voyageur qui ne veulent rien perdre ni sur leurs dépenses, ni sur leur tems ni sur leur fatigue, font que la direction par la Chapelle est plus fréquentée que celle par Montigny qu’en tout tems et dans le tems des foires surtout c’est un passage continuel de gens de voitures et des bestiaux qui arrivent des marchés de Cheroy à Nangis: il est reconnu que rien n’abyme plus les chemins que les troupes de gros bestiaux et de bêtes de somme, d’où il arrive que ceux de la Chapelle-Rablais et l’espace de ce lieu jusqu’à Fontains, situé dans un terrain gras, manque de pierres sont presque toujours impraticables.

Suivant l’ Instruction adressée par ordre du Roi aux Directoires des Départements, sur le décret du 16 décembre 1790, quinze millions doivent être accordés pour subvenir aux dépenses des travaux de secours qui seront établis dans les quatre vingt trois départements, en exécution dudit décret.

« Les vues qui ont déterminé ce Décret bienfaisant, ont été essentiellement de venir au secours de la classe indigente. Les causes qui doivent amener d’une manière durable l’abondance du travail, la richesse & la prospérité nationales, ont dû elles mêmes, dans les premiers moments, produire du ralentissement dans ce travail, & par là une détresse passagère.

Sur les cinq millions, le décret du 16° jour de ventôse, an second de la République française accorde cinq cent mille livres au département de Seine et Marne; la route Nangis Montereau qui serait passée par la Chapelle Rablais ayant été adjugée à l’entreprise Millet pour 6.565 livres. »

 A l’évidence, cela ne s’est pas fait.

Au XIXème siècle, il existe plusieurs chemins vicinaux ordinaires pour rejoindre les principales voies de communication et un certain nombre de chemins ruraux (la rue du Pignon Blanc, la rue du Pont à l’Ane, le chemin des vieilles vignes, etc…..) qui sont d’une grande utilité pour l’agriculture.

Les transports à Fontains

En 1900, ils étaient pratiquement inexistants.

Suite à la prévision d’une ligne de chemin de fer entre Bray sur Seine et Saint-Siméon, le conseil municipal se réunit le 07/11/1881 pour étudier le projet d’une gare à Fontains, ce qui relancerait le commerce et faciliterait le transport des produits agricoles (Fontains étant une commune exclusivement agricole) ainsi que le transport de pierres(beaucoup de carrières dans la région dont celles des Granges et du Mesnil sur la commune de Fontains) et bien sûr le transport des voyageurs.

Le projet est adopté et la ligne est créée par section de 1901 à 1904 par la Société Générale des chemins de fer économiques plus connue sous le nom de Tramways de Seine et Marne.

L’ouverture officielle a lieu le dimanche 4/12/1904, jour de la sainte Barbe après que M.Hénocque Frères de Nangis en demande l’ouverture pour le transport des betteraves pour la prochaine campagne, la voie étant achevée entre Nangis et Donnemarie.

En août 1904, il est demandé qu’un arrêt conditionnel soit établi sur le chemin vicinal n°3 et la route départementale n°1 allant de Rogenvilliers, La Bouloye et Rampillon.

Un arrêt (facultatif) était un simple abri édifié en rase campagne. Le train ne s’arrêtait que si les voyageurs faisaient comprendre au mécanicien leur intention de monter. Pour descendre, il fallait prévenir le chef de train à la station précédente. Toutefois, la nuit ou pat temps de brouillard, l’arrêt était toujours respecté.

Une gare ou station possédait un bâtiment voyageur, une halle à marchandises et plusieurs voies.

Les convois, tous mixtes, étaient limités par sections avec changement de locomotives, 

  • Bray-Nangis
  • Nangis-Saint-Siméon
  • Saint-Siméon- Sablonnières

sans correspondance entre eux.

Ainsi un voyageur voulant se rendre de Bray à Sablonnières selon l’horaire du 1/5/1914 partait à 6h50 par le train 41 via Nangis 8h57, attendait 9h35 pour le train 23 et arrivait à Saint Siméon à 11h58 après un arrêt de 14 minutes à Jouy le Châtel. Attente de 4h30 à Saint Siméon pour le train 33 qui partait à 16h27 et arrivait à destination à 17h09, moyenne horaire 8,50km arrêts compris.

La marche des trains était réglée sur 20 km/heure pour les trains mixtes et 14 km/heure pour les convois de marchandises.

Dès 1905, on dut mettre en circulation des trains de marchés pour Nangis (mercredi) et Bray (vendredi). Le tramway transportait aussi le courrier.

Jusqu’en 1914, circulent régulièrement trois allers et retours de trafic voyageurs dont vous trouverez ci-dessous les horaires pour Fontains, décidés à la réunion du conseil municipal de février 1904.

En février 1911, il sera demandé au conseil municipal un éclairage de la gare du tramway. La gare se situant à 1800 mètres du pays, le coût serait très onéreux pour la commune, considérant en outre que les carreaux des portes et fenêtres sont cassés aussitôt remplacés et qu’il en serait probablement de même pour les lampes et lanternes, refus de l’éclairage.

Peu avant la mobilisation de 1914, le trafic annuel approchait les 300000 voyageurs et les 120000 tonnes de marchandises.

En 1914, l’exploitation est désorganisée. Le trafic civil est parfois suspendu au profit du trafic militaire.

Dès le 1/8/1914, transport des troupes au moyen de 3 allers-retours par jour au début et montât par la suite jusqu’à 8.

Dans les premiers jours de septembre les convois emmènent la population fuyant l’approche des allemands. Tout le service fut suspendu du 5 au 22, à partir du 22 reprise du réseau. 

L’après guerre verra la chute du trafic voyageur(plus que deux allers-retours par jour) tandis que le trafic marchandise se maintiendra grâce notamment au transport de betteraves pour les sucreries.

En 1934, le trafic voyageurs est supprimé et remplacé par des autocars dont l’arrêt se fera sur la place de l’église au café Deligand.

Les horaires à l’époque n’étaient pas garantis par l’exploitant « en raison des retards qui pourraient être causés par les incidents sur la route qui suit le tramway » et les montées étaient parfois difficiles à négocier, c’est tout juste si les voyageurs n’étaient pas obligés de descendre et de pousser.

Pendant la guerre 39-45 suppression des autocars.

En 1938, le trafic marchandises sera supprimé sur une partie de la ligne mais continuera sur la portion concernant Fontains. De 1942 à 1948 un service voyageurs fut rétabli .

En 1950, la ligne se réduit au tronçon Jouy-le-Chatel-Nangis-Rogenvilliers pour les besoins exclusifs de la sucrerie de Nangis, service qui subsistera jusqu’au 31/01/1965.

Et pour conclure sur une note plutôt sympathique, je vous invite à lire ce poème de M.E.Fleury sur le tramway de Seine et Marne dit le tacot ou le bricolo.

Voies de communication

Les voituriers par terre à la Révolution :

Un projet de grande route passant par la Chapelle Rablais a vu le jour au moment de la Révolution française, dans le cadre de grands travaux « afin de veiller à ce que les individus valides ne mendient point, et s’occupent des travaux utiles à la société. »

1792 : Nangis placé au bord et à une des extrémités du canton de ce nom dont il est le chef-lieu, a des communications ouvertes sur son territoire et sur celui du district de Provins avec toutes les villes les plus importantes, les autres communes de ce canton ont divers rapports d’intérêt avec Nangis et sollicitent les réparations de leurs chemins, soit pour y arriver, soit pour se rendre à d’autres lieux importants; les fonds étant assez peu conséquents pour ne pouvoir suffir qu’à un seul endroit et Nangis surtout ayant éprouvé à lui seul et depuis longtemps pour les Bien faits des fonds de secours et ne présentant point d’établissement d’une utilité générale, il a fallu faire un choix parmi toutes les autres demandes.

Le Procureur syndic et l’Ingénieur ont cru devoir faire tomber ce choix sur la Chapelle Rablais. La direction naturelle du chemin de Montereau à Nangis était par la Chapelle, mais des intérêts pressants la firent porter autrefois par Montigny, ce qui allonge de plus d’une lieue le chemin de Montereau à Nangis.

Cependant les intérêts du commerce ceux du voyageur qui ne veulent rien perdre ni sur leurs dépenses, ni sur leur tems ni sur leur fatigue, font que la direction par la Chapelle est plus fréquentée que celle par Montigny qu’en tout tems et dans le tems des foires surtout c’est un passage continuel de gens de voitures et des bestiaux qui arrivent des marchés de Cheroy à Nangis: il est reconnu que rien n’abyme plus les chemins que les troupes de gros bestiaux et de bêtes de somme, d’où il arrive que ceux de la Chapelle à Rablai et l’espace de ce lieu jusqu’à Fontains, situé dans un terrain gras, manque de pierres sont presque toujours impraticables.

Suivant l’ Instruction adressée par ordre du Roi aux Directoires des Départements, sur le décret du 16 décembre 1790, quinze millions doivent être accordés pour subvenir aux dépenses des travaux de secours qui seront établis dans les quatre vingt trois départements, en exécution dudit décret.

« Les vues qui ont déterminé ce Décret bienfaisant, ont été essentiellement de venir au secours de la classe indigente. Les causes qui doivent amener d’une manière durable l’abondance du travail, la richesse & la prospérité nationales, ont dû elles mêmes, dans les premiers momens, produire du ralentissement dans ce travail, & par là une détresse passagère.

Sur les cinq millions, le décret du 16° jour de ventôse, an second de la République française accorde cinq cent mille livres au département de Seine et Marne; la route Nangis Montereau qui serait passée par la Chapelle Rablais ayant été adjugée à l’entreprise Millet pour 6.565 livres. A l’évidence, cela ne s’est pas fait.

Les guerres à Fontains

Lors de l’invasion anglaise du XIVème siècle, les habitants durent abandonner leurs masures et leurs maigres biens.

En 1814, pendant l’invasion napoléonienne , après les combats de Mormant et de Nangis, le territoire de Fontains fut traversé par les troupes qui se dirigeaient sur Montereau via Valjouan où le Maréchal Victor y combattit les bavarois et Villeneuve les Bordes.

Les révolutions de 1830 et de 1848 n’ont produits aucun trouble dans la commune.

La guerre 1870 n’a fait aucune victime. Mais la commune eut à fournir aux armées allemandes d’assez fortes contributions de guerre à plusieurs reprises.

  • Le 30 juillet 1870              3043,F75
  • Le 16 octobre 1870          1033,F60
  • Le 19 février 1871             1710,F25
  • Le 4 mai 1871                    2090,F25

De plus, des réquisitions en hommes et en chevaux furent faites.

Après l’armistice, la commune fut occupée par l’armée allemande jusqu’au mois de juin 1871. Une somme de 8554,95 Frs lui fut allouée sur le montant de l’indemnité de guerre pour être partagée entre les habitants qui avaient logé des troupes allemandes ou souffert quelques dégâts causés par elles.

En avril 1871, les cultivateurs ont éprouvé des pertes sérieuses dans leur bétail par suite d’une maladie contagieuse appelée typhus, introduite par des animaux amenés par les troupes étrangères.

Les pompiers

Certainement suite à l’incendie de 1912 de la maison située au 2 rue de Bois Poussin, en 1913 le conseil municipal envisage sérieusement de créer une subdivision de sapeurs-pompiers, d’autant plus qu’un conseiller vient de proposer d’avancer, sans intérêt, à la commune, la somme nécessaire à l’habillement et à l’équipement de ces soldats du feu.

 Le projet sera validé puisque la compagnie existera jusque dans les années 1940.

 Un local attenant à l’église originellement conçu pour garer le corbillard leur sera alloué, le corbillard sera garé dans l’église.

Anecdote : lors d’un enterrement, on dut faire entrer un cheval pour atteler le corbillard dans l’église au grand damne de Monsieur le curé qui l’en chassât.

Météo à Fontains

On entend toujours « il n’y a plus de saisons » mais de tous temps, la météo a fait des siennes, pour preuves :

1067 : toutes les rivières sont gelées

1124 : des femmes et des enfants meurent de froid

1218 : toutes les rivières sont gelées

1316 : les glaces emportent les ponts

1408 : l’encre gèle même dans les chambres où un grand feu est entretenu, le vin se débite à la hache

1528 : curieux phénomène, l’ordre des saisons fut inverti. Pendant 5 ans ces contrées ne virent pas deux jours de gelée de suite.

1544 : on coupe le vin à la hache et on le vend au poids

1665 : il fait -22°5 en ville

1709 : le gèle fait éclater les cloches

1783 : la seine reste prise dans les glaces deux mois

1788 : le 13 juillet une grêle terrible dévaste les récoltes

1795 : il fait -23°5 en ville

1802 : toutes les vignes sont gelées

1830 : la seine est gelée de décembre à février

1871 : tout l’hiver a une température glaciale

1879 : l’hiver 1879-1880 est un des plus rude, les vignes sont détruites pour longtemps, les pommiers sont gelés.

1880 : c’est l’année de la grande hiver où il a gelé jusqu’à -28°

1889 : la vigne est gelée

1893 : fut une année les plus sèches du siècle.28° au mois d’avril, pluie insignifiante, 1 mm par mètre carré en Seine et Marne.

1910 : crues historiques de la Seine

1954 : grands froids

1956 : grands froids pendant tout le mois de février

1962 : l’hiver 1962-1963 est considéré comme le plus rude du XXème siècle, persistance de grands froids pendant 3 mois.

1976 : sécheresse

Hiver 1984-1985 : une vague de froid déferle sur la France pendant tout le mois de janvier 1985 comparable à celle de février 1956.

Qu’en fut-il à Fontains :

Le thermomètre descendra jusqu’à -25° et la neige bloquera les routes ….

Et la tempête de 1984…..aura raison de la gare de Fontains.

Et 1999, pas de photos mais des souvenirs…….pas de courant pendant plus d’une semaine, le hangar de la ferme de Bois-Poussin effondré, partout des arbres tombés, parfois sur les maisons, etc… etc….

Et 2001, tempête de grêlons

Economie locale

De tout temps, tirer une statistique de l’économie du village, n’est pas un casse-tête.

Entre 1836 et 1890, il y eu toujours par intermittence un ou deux débitants de boissons sauf pendant les années 1850 où ils ont disparu.

Les artisans, un charron disparu dans les années 1890 et un maréchal-ferrant.

A partir des années 1890, les commerçants forment un trio d’aubergistes, débitants de vins, épiciers et merciers dont un débitant de tabac, ce qui représente un bistrot pour 90 habitants ou si vous préférez, un pour 27 électeurs !

 L’artisan est le maréchal-ferrant.

Pas de changement notable en 1913, toujours les mêmes statistiques sauf que les propriétaires des débits de boissons ne sont plus les mêmes. En revanche, du fait d’une diminution de la population, cela représente un bistrot pour 79 habitants ou pour 25 électeurs !

En 1925, il ne reste qu’un seul bistrot, le café tabac GODOT repris en 1936 par M.DELIGAND.

De nos jours, tous les débits de boissons ont disparu, le maréchal-ferrant aussi.

Mais l’économie locale est importante pour ce petit village avec l’implantation de diverses entreprises : alimentation (légumes) ; arrosage ; chaudronnerie ; construction de matériel espaces verts ; électricité, plomberie, climatisation, chauffage ; fenêtres, portes, volets, cuisines ; hébergements ; assistantes maternelles.

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