Près de 150 000 personnes ont manifesté ce samedi dans les rues des îles Canaries pour réclamer un changement du modèle touristique, mais la revendication ne s'arrête pas là. Derrière la protestation « Les îles Canaries ont une limite« Il existe une plateforme composée d’organisations sociales et environnementales qui souhaitent que ce mouvement ait une continuité, car elles luttent pour « avoir un avenir ». Il président du gouvernement régionalFernando Clavijo, pour sa part, a reconnu qu'il existe des faiblesses dans le système économique de l'archipel et que « les choses doivent changer ».

Près de 35% du Produit Intérieur Brut (PIB) et presque le 40% de l'emploi Elle est liée à l'activité touristique de cette communauté autonome. Une dépendance qui a provoqué une série de déséquilibres qui ont conduit divers secteurs de la société à exiger le transformation du modèle touristique actuel. Ils considèrent que les visiteurs ont surpeuplé des lieux emblématiques dont les résidents ne peuvent plus profiter, tandis que les appartements touristiques augmentent les prix de location et d'achat des logements et déplacent la population locale.

Parmi les organisateurs, il y a des groupes très divers, tant environnementaux que sociaux et même professionnels. Parmi eux se trouve Las Kellys. Lors d'une conférence de presse précédant les manifestations de samedi – organisées à Maspalomas (Gran Canaria), l'une des destinations de référence -, Marcia Díazreprésentant du femmes de chambrea souligné que ces professionnels effectuent des « travaux invisibles », typiques du « nouvel esclavage, de l'exploitation moderne » qui les oblige à travailler des journées de plus de douze heures, des travaux « pénibles et malsains » qui les conduisent à se « soigner ». être capable de les réaliser et d’y « survivre », selon l’EFE.

Dans le même appel, l'un des porte-parole de la plateforme convocatrice, Enrique Reinail a parlé du échec du modèle canari Cela est évident puisque son secteur touristique n’a pas empêché la pauvreté et les inégalités de devenir chroniques dans l’archipel, malgré la forte augmentation du nombre de visiteurs au cours des dernières décennies.

Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, a salué la normalité et la tranquillité dans lesquelles se sont déroulées les manifestations. Source : Gouvernement des Îles Canaries.

Il y a aussi organisations environnementales, plus préoccupés par la détérioration de l’environnement. Felipe Ravina, biologiste et documentariste, a expliqué que ce mouvement de protestation «Ce n'est pas contre le tourisme (…), ce qui est demandé, c'est qu'on ne construise plus. Depuis des années, nous nous présentons comme une destination nature unique au monde, mais le tourisme détériore le produit que nous vendons. « Le nombre de touristes n'est pas durable d'un point de vue social et environnemental. »

« Un moratoire sur le tourisme et les vacances permettrait d'arrêter temporairement cette croissance et d'avoir un espace pour proposer de nouvelles façons de faire », a-t-il indiqué.

De son côté, la fédération Ben Magec-Les environnementalistes en action il se demande « où va cette richesse », sachant que, comme il le rappelle, «la classe politique se vante de proposer des chiffres records à l'arrivée massive de touristes dans nos îles et affichons des milliards de dollars de bénéfices », tandis que « nous nous vantons d'un autre record de pauvreté et d’inégalités socialesavec plus de 35 % de la population menacée de pauvreté et d’exclusion sociale, plus de 13 % dans l’extrême pauvreté et un taux de chômage de 20 %.

La manifestation de samedi a marqué une étape historique pour les îles Canaries, lorsque près de 150 000 personnes sont descendues dans la rue d'une seule voix, selon cette association.

Ce que demandent les organisateurs

Parmi les revendications soulevées figure la demande d'un moratoire sur le développement du tourisme, qui suspend l'autorisation de nouveaux lits d'hôtel et d'appartements de vacances. L'objectif est de repenser les politiques de croissance de cette destination et est également proposé comme mesure nécessaire pour réduire l'impact environnemental et social négatif causé par un un tourisme massif et incontrôlé.

La mise en place d'une taxe de séjour est demandée, pour financer des projets de préservation de l'environnement et promouvoir un modèle plus durable.

Entre autres revendications, ils demandent également le réglementation de l'achat de logements par les étrangers.

Cependant, après les manifestations, le président des îles Canaries, Fernando Clavijoa dit que un moratoire peut conduire à une compensation d'un million de dollarstandis que la loi foncière permet aux communes de déclasser des terrains uniquement avec un accord plénier sans avoir besoin de compensation.

De même, il a souligné – selon EFE – que les « innombrables » manifestations du 20 avril ont montré « toutes les faiblesses de notre système d'archipel et notre système économique », donc « les choses doivent changer » car « nous ne pouvons pas continuer comme ça » et nous devons revoir et « réinitialiser » le modèle.

De même, il a indiqué que dans ce mandat il y a des mesures concrètes « pour corriger la question du logement ou des locations de vacances ».

« Plus de 70 experts universitaires collaborent dans 14 groupes de travail pour discuter du développement économique durable et de la révision de notre modèle touristique », explique Clavijo.

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