Alain St.Ange, président de l’Office africain du tourisme et ancien ministre du tourisme, de l’aviation civile, des ports et de la marine des Seychelles a publié ce message aujourd’hui.
«Le tourisme a besoin de plus qu’un programme dirigé par le FMI; il faut qu’un groupe plus large et plus spécifique de parties prenantes multinationales, comme l’OMT, se joigne à la reprise. »
Les industries du tourisme et du voyage demeurent un élément essentiel de l’économie mondiale. Ils fournissent des emplois à près de 300 millions de personnes, soutiennent d’innombrables familles et représentent plus de 10% du PIB mondial. Suite aux effets dévastateurs du COVID-19 sur ces industries, en particulier pour les petits États insulaires qui dépendent principalement du tourisme, beaucoup recherchent la lumière au bout du tunnel.
Les risques et vulnérabilités élevés des pays qui dépendent trop d’un secteur ou d’une industrie en particulier pour la création de richesse ne peuvent être sous-estimés. Cependant, la résilience de toute économie qui adopte des pratiques durables et place les personnes au centre de tous leurs efforts de développement placera les pays vulnérables dans une bien meilleure position pour contenir une pandémie telle que Covid-19 et rebondir.
Cela a été le cas pour les Seychelles après la crise financière et économique de 2008. Cependant, avec la récente transmission communautaire confirmée du COVID-19 aux Seychelles, où le tourisme est le pilier de l’économie locale et le système de santé mal équipé pour faire face efficacement à une épidémie locale, la reconstruction et le renforcement de l’économie nécessitera plus qu’un programme dirigé par le FMI; il justifie qu’un groupe pertinent de parties prenantes multinationales, comme l’OMT, se joigne aux efforts de redressement et au rétablissement des entreprises de voyages et de tourisme pour se remettre sur pied.
Il est en effet temps pour les États membres de l’OMT de tirer le meilleur parti de leur adhésion et de bénéficier directement de l’Organisation, pendant cette période critique. Covid-19 a souligné le besoin urgent pour les pays dépendants du tourisme d’intensifier la coordination des différents secteurs pour des résultats plus efficaces. La mentalité de silo ne peut pas continuer si nous voulons sortir victorieux de nos industries du voyage et du tourisme.
À l’avenir, les politiques qui renforcent et favorisent la résilience et les pratiques de développement durable doivent être menées à bien. Alors que nous faisons nos adieux à 2020 et nous souhaitons la bienvenue en 2021, les destinations touristiques devraient comprendre la nécessité de mettre le développement et le tourisme dans le même panier pour relancer la croissance économique et offrir les opportunités d’emploi nécessaires à la population. Le développement est essentiel à la croissance économique et le tourisme est le véhicule qui le fait avancer. La «nouvelle normalité» devrait dissuader toute tentative d’essayer de refaire ce qui était en place avant Covid19. Le tarissement du tourisme a entraîné l’effondrement du monde de l’aviation comme jamais auparavant.
Le tourisme a plus que jamais besoin de leaders du tourisme expérimentés pour diriger cette industrie vitale.
Je souhaite à tous une nouvelle année sûre, saine et prospère.
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