Le retards dans les livraisons de nouveaux avions sont devenus le talon d'Achille des compagnies aériennes européennes qui, malgré la stabilité de la demande, sont contraintes d'utiliser des modèles d'avions plus anciens, avec pour conséquence augmentation des coûts d’entretien et de carburant. Seul IAG reste sur la touchealors que Lufthansa a déjà réduit son bénéfice de 48% entre janvier et septembrepar rapport à la même période l'année dernière, et les perspectives pour Air France-KLM ne sont pas non plus positives.

Dans la rubrique bonnes nouvelles : la demande reste stable. Il existe cependant une liste de « mais » auxquels les compagnies aériennes doivent faire face et qui pèsent à la fois sur les résultats et les perspectives. Entre autres, les conditions météorologiques défavorables typiques de ces dates, ainsi que les Conflits en Ukraine et au Moyen-Orientqui nous obligent à éviter l’espace aérien russe dans le premier cas et dans le second à reprogrammer les opérations.

Les retards dans les livraisons de Boeing et d'Airbus affectent les coûts des compagnies aériennes. Source : IA

Toutefois, ce sont les retards dans les livraisons de nouveaux avions qui affectent le plus les compagnies aériennes, contraintes de voler avec des modèles anciens, avec pour conséquence augmentation des coûts de maintenance et consommation de carburant plus élevée. Quelque chose qui ne sera pas résolu à court terme, en raison des problèmes de la chaîne d'approvisionnement et, surtout, de la grève qui maintient paralysée la production du Boeing 737 MAX dans l'usine Boeing de Seattle.

Lufthansa : toujours sans reprise et avec du lest sur les routes asiatiques.

Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, a déjà prévenu que la compagnie aérienne s'attend à un retard de cinq ans dans la livraison du Boeing 777Xsoulignant qu'ils ne s'attendent pas à les recevoir avant 2026 « et nous en avons besoin », selon Reuters. En effet, le groupe allemand a déjà déclaré un bénéfice net de 830 millions d'euros, ce qui représente 48% de janvier à septembre par rapport à la même période de l'année précédente.

Lufthansa a enregistré un bénéfice de 48 % en moins de janvier à septembre par rapport à la même période de l'année dernière. Source : Lufthansa

Précisément le pinterdiction de survoler l'espace aérien russe Cela représente une « position concurrentielle extrêmement inégale avec la Chine » qui n'est pas tenue de respecter les mêmes règles du jeu, ainsi qu'avec les compagnies aériennes du golfe Persique et de la région du Bosphore, ont déclaré à Reuters des sources de Lufthansa.

Air France-KLM : le poids des JO

Le veto sur l'espace aérien russe et les inégalités concurrentielles sont également le cheval de bataille du PDG de KLM, Marjan Rintel, qui a déjà exhorté les autorités européennes à agir contre la concurrence déloyale des compagnies aériennes chinoises. Au début du mois, l'entreprise a annoncé un plan de réorganisation pour protéger ses résultats financiers et assurer une amélioration de 450 millions d'euros.

Selon les analystes, Air France-KLM, dont les résultats seront connus la semaine prochaine, subira également une baisse des revenus au troisième trimestreen raison de la baisse des réservations de billets liées aux Jeux Olympiques de Paris. Ces défis ont pesé sur les actions des compagnies aériennes au cours des six derniers mois. Et bien qu’ils se soient légèrement redressés au cours du mois dernier, les inquiétudes des investisseurs quant à la santé du secteur ont prévalu.

IAG, en marge

Bien que British Airways, appartenant au groupe International Airlines, – comme Iberia, Vueling, Level et Aer Lingus- a dû reprogrammer certains vols en raison d'une pénurie de moteurs Rolls-Royce, les perspectives de la holding sont plus prometteuses que celles de ses concurrents en Europe.

La maison mère d'Iberia décolle en Bourse depuis plusieurs mois. Source : IAG

En fait, IAG est le seul groupe à avoir connu une hausse substantielle de son prixplus de 20 % au cours des six derniers mois, car il continue de consolider sa force sur le marché de l'Atlantique Nord et fait face à moins de retards de livraison. Le groupe aérien devrait présenter le 8 novembre un bénéfice d'exploitation de 1.780 millions d'euros, selon un consensus d'analystes, soit 2% de plus que l'an dernier.

Une évolution positive sur la salle des marchés, avec quatre mois consécutifs de hausses, dont octobre. Une hausse qui, si l'année devait se clôturer maintenant, serait, selon certains analystes, le meilleur bilan annuel de la décennie.

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