L'Office africain du tourisme a créé le groupe de travail sur le tourisme COVID-19 sous la direction du Dr Taleb Rifai et d'Alain St. Ange pour guider l'industrie du voyage et du tourisme en Afrique à travers la crise du coronavirus.
L'Union africaine vient de publier un rapport sur l'impact du coronavirus sur l'économie africaine.
Au 9 avril, la propagation du virus avait atteint 55 pays africains: 12 734 cas, 1 717 guérisons et 629 décès; et ne montre aucun signe de ralentissement. L'Afrique, en raison de son ouverture au commerce international et aux migrations, n'est pas à l'abri des effets néfastes du COVID-19.
Après les premières infections en Chine fin 2019, la maladie à coronavirus (COVID-19) a continué de se propager à travers le monde. Aucun continent n'a pu échapper à ce virus, qui a enregistré une mortalité moyenne d'environ 2,3% (selon le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies). À ce jour, il y a eu près de 96 000 morts, plus de 1,6 million de personnes infectées et 356 000 guérisons.
Déclarée pandémie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars 2020, COVID-19 est devenue une urgence mondiale, compte tenu de son impact sur l'ensemble de la population mondiale et sur l'économie. Selon les simulations de scénarios du Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale pourrait chuter de 0,5 pour l'année 2020.
Plusieurs autres sources prédisent également une baisse de la croissance mondiale due aux effets directs de l'épidémie de COVID-19. L'économie mondiale pourrait entrer en récession au moins au cours du premier semestre de 2020, en ajoutant les effets directs et indirects de la crise (par exemple, chocs d'offre et de demande, effondrement des produits de base, baisse des arrivées de touristes, etc.). Cependant, comme la pandémie progresse lentement sur le continent africain, les études des organisations internationales ont moins abordé l'impact économique sur les différents pays africains. En effet, l'Afrique n'est pas immunisée contre Covid19. À ce jour, selon Covid19 Surveillance et exogène.
• Les effets exogènes proviennent des liens commerciaux directs entre les continents partenaires touchés tels que l'Asie, l'Europe et les États-Unis; tourisme; la baisse des envois de fonds de la diaspora africaine; Investissement direct étranger et aide publique au développement; flux de financement illicites et resserrement des marchés financiers nationaux, etc.
• Les effets endogènes résultent de la propagation rapide du virus dans de nombreux pays africains.
D'une part, ils sont liés à la morbidité et à la mortalité. En revanche, elles conduisent à une perturbation des activités économiques. Cela peut entraîner une diminution de la demande intérieure de recettes fiscales en raison de la perte des prix du pétrole et des produits de base couplée à une augmentation des dépenses publiques pour protéger la santé humaine et soutenir les activités économiques.
I.2. Objectifs
Il est important d'évaluer l'impact socio-économique de COVID-19, bien que la pandémie soit à un stade moins avancé en Afrique, en raison de sa moindre quantité d'arrivées de migrants internationaux par rapport à l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord et de fortes mesures de précaution. dans certains pays africains. Les économies africaines restent informelles et très extraverties et vulnérables aux chocs externes. Dans l'étude, nous utilisons une méthode basée sur des scénarios, pour évaluer l'impact potentiel de la pandémie sur diverses dimensions des économies africaines. En raison de la difficulté de quantifier l'impact réel en raison de l'incertitude, de la nature évolutive rapide de la pandémie et de la rareté des données, notre travail se concentre sur la compréhension des répercussions socio-économiques possibles afin de proposer des recommandations politiques pour répondre aux la crise. Les leçons tirées de l'étude donneront plus d'éclaircissements sur la voie à suivre, car le continent est dans une phase critique de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale (ZLECA).
I.3. Méthodologie et structure
Le document présente la situation économique actuelle du monde et analyse l'impact potentiel sur l'économie mondiale. Sur la base de la description d'indicateurs clés spécifiques de l'économie africaine, trois scénarios sont construits.
Ensuite, nous évaluons l'impact sur l'économie africaine pour chacun des scénarios et présentons certaines des mesures clés prises par certains États membres de l'Union africaine. Le document se termine par une conclusion et des recommandations politiques clés.
CONTEXTE ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL ACTUEL
La crise provoquée par la pandémie de coronavirus plonge l'économie mondiale dans des profondeurs inconnues depuis la Seconde Guerre mondiale, s'ajoutant aux malheurs d'une économie qui avait déjà du mal à se remettre de la crise d'avant 2008. Au-delà de son impact sur la santé humaine (matérialisé par la morbidité et la mortalité), COVID-19 perturbe une économie mondiale interconnectée à travers les chaînes de valeur mondiales, qui représentent près de la moitié du commerce mondial, la chute brutale des prix des matières premières, les recettes fiscales, les recettes en devises, flux financiers étrangers, restrictions aux voyages, déclin du tourisme et des hôtels, gel du marché du travail, etc.
La pandémie de Covid-19 affecte toutes les grandes économies mondiales, prédisant une crise économique mondiale majeure en 2020.
L’Union européenne, les États-Unis et le Japon représentent la moitié du PIB mondial. Ces économies reposent sur le commerce, les services et les industries. Cependant, les mesures visant à stopper la pandémie les ont obligés à fermer leurs frontières et à réduire considérablement les activités économiques; ce qui entraînera une récession dans certaines de ces économies développées. L'économie chinoise représente environ 16% du PIB mondial et c'est le plus grand partenaire commercial de la plupart des pays africains et du reste du monde. L'OCDE prévoit une baisse des taux de croissance économique pour ces grandes économies comme suit: Chine 4,9% au lieu de 5,7%, Europe 0,8% au lieu de 1,1%, le reste du monde 2,4% au lieu de 2,9%, avec un PIB mondial en baisse de 0,412 par rapport à premier trimestre de 2020. La CNUCED prévoit une pression à la baisse sur les investissements étrangers directs de -5% à -15%. La monnaie internationale
Le Fonds a annoncé le 23 mars 2020 que les investisseurs avaient retiré 83 milliards de dollars des marchés émergents depuis le début de la crise.
Selon les Perspectives de l'économie mondiale du FMI, la croissance mondiale devrait être de 2,5% en 2020, une légère augmentation par rapport à 2,4% en 2019, grâce à la reprise progressive du commerce et des investissements.
Dans les économies avancées, un ralentissement de 1,6% à 1,4% était prévu, principalement en raison de la faiblesse persistante du secteur manufacturier. L'OCDE a revu à la baisse ses prévisions pour l'économie mondiale, indiquant que la croissance mondiale pourrait tomber à 1½% en 2020, soit la moitié du taux prévu avant l'épidémie de virus. Cependant, bien qu'il soit difficile de mesurer l'impact exact de COVID-19 sur l'économie mondiale, certains faits stylisés peuvent montrer comment l'économie mondiale sera affectée:
Une chute considérable des prix des matières premières. Les prix du pétrole ont perdu environ 50% de leur valeur, passant de 67 $ US le baril à moins de 30 $ US le baril
En réponse au soutien des prix du pétrole brut touchés par la pandémie de coronavirus, les principaux producteurs de pétrole ont proposé de réduire leur production, car les gens consomment moins et diminuent leurs voyages. Le groupe des exportateurs de pétrole de l'OPEP a accepté de réduire son approvisionnement de 1,5 million de barils par jour (b / j) jusqu'en juin et le plan était pour les États non membres de l'OPEP, y compris
Russie, pour suivre la tendance. Cependant, cela ne s'est pas produit car l'Arabie saoudite a annoncé le 8 mars qu'elle augmenterait la production, ce qui a provoqué une escalade des guerres pétrolières alors que les pays non membres de l'OPEP ripostaient, entraînant une chute des prix du pétrole.
La chute fin 2014 des prix du pétrole brut a contribué à une baisse significative de la croissance du PIB pour l'Afrique subsaharienne de 5,1% en 2014 à 1,4% en 2016. Au cours de cet épisode, les prix du pétrole brut ont chuté de 56% sur sept mois. La baisse actuelle des prix du pétrole brut a été beaucoup plus rapide, certains analystes prévoyant des baisses de prix encore plus sévères qu'en 2014. Déjà, les prix du pétrole brut ont chuté de 54% au cours des trois derniers mois depuis le début de l'année, avec prix inférieurs à 30 $ le baril. Les prix des matières premières non pétrolières ont également baissé depuis janvier, les prix du gaz naturel et des métaux chutant respectivement de 30% et 4% (Brookings Institution, 2020). L'aluminium a également baissé de 0,49%; cuivre 0,47% et plomb 1,64%. Le cacao a perdu 21% de sa valeur au cours des cinq derniers jours.
Les prix mondiaux des principaux produits alimentaires, tels que le riz et le blé, peuvent également avoir un impact sur les pays africains. Plusieurs pays africains sont importateurs nets de ces produits. Si l'épidémie de COVID-19 devait durer jusqu'à la fin de 2020 ou au-delà, alors la question serait de savoir comment les prix de ces produits évolueraient
L'industrie de l'aviation et des voyages est l'un des secteurs les plus touchés.
Les revenus de l'industrie de l'aviation s'élevaient à 830 milliards de dollars en 2019. Ces revenus étaient projetés à 872 milliards de dollars en 2020. Alors que le nombre de nouvelles infections continue d'augmenter dans toutes les régions du monde, les gouvernements travaillent sans relâche pour ralentir la contagion. De nombreux pays ont mis un terme à l'interurbain. Le 5e Mars 2020, l'International
L’Air Transport Association (IATA) prévoit que Covid-19 pourrait sérieusement perturber l’industrie et entraîner une perte d’environ 113 milliards de dollars. Ce chiffre est sous-estimé car la plupart des pays ferment leurs frontières et personne ne sait quand ils seront rouverts.
L'industrie du tourisme est également confrontée à des défis similaires. Selon la dernière estimation de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT), une baisse prévue de 20 à 30% pourrait se traduire par une baisse des recettes (exportations) du tourisme international comprise entre 300 et 450 milliards de dollars, soit près d'un tiers. des 1,5 billion de dollars américains générés en 2019. Compte tenu des tendances passées du marché, il montre que la croissance de cinq à sept ans serait perdue à cause du coronavirus. Avec l'introduction sans précédent de restrictions de voyage à travers le monde, les arrivées de touristes internationaux chuteront de 20% à 30% en 2020 par rapport aux chiffres de 2019. Plusieurs millions d'emplois dans l'industrie risquent de disparaître, car environ 80% de toutes les entreprises touristiques sont des petites et moyennes entreprises (PME). L'industrie hôtelière et hôtelière perdrait 20% de son chiffre d'affaires et ce pourcentage peut atteindre 40 à 60% pour des pays comme le Cambodge, le Vietnam et la Thaïlande (où le secteur représente environ 20% de l'emploi). Les principales destinations touristiques du monde sont la France avec environ 89 millions d'arrivées de touristes par an, l'Espagne avec environ 83 millions; États-Unis (80 millions), Chine (63 millions), Italie (62 millions), Turquie (46 millions), Mexique (41 millions), Allemagne (39 millions), Thaïlande (38 millions) et Royaume-Uni (36 millions). Le tourisme et les voyages soutiennent un emploi sur 10 (319 millions) dans le monde et génèrent 10,4% du PIB mondial. Le verrouillage dans ces pays montre à quel point l'impact de Covid19 sera lourd sur l'industrie du tourisme dans le monde.
Les marchés financiers mondiaux ressentent également fortement les effets négatifs.
Après l'épisode du Black Monday (9 mars), les principaux indices boursiers viennent de connaître l'une des pires évolutions de leur histoire depuis des décennies. Le Dow Jones a perdu près de 3000 points en une journée. Le FTSE a plongé d'environ 5% et les pertes sont estimées à plus de 90 milliards de dollars, pour n'en nommer que deux. Le secteur bancaire a perdu près de 40% de sa valeur au cours du dernier mois et la tendance est toujours baissière.
Indice officiel des directeurs d'achat des fabricants chinois– mesure le niveau d'activité de l'usine, sur la base sur Bloomberg. La chaîne d'approvisionnement mondiale a connu de graves perturbations du COVID-19. Comme l'indiquent les données et le graphique du graphique 7, depuis le début de la pandémie COVID-19, la production en Chine a chuté de 50% en janvier à fin février 37,5%. Cette baisse drastique de la fabrication a de graves répercussions sur les pays, car la Chine est le principal fournisseur de machines pour les infrastructures et les automobiles. Pour accélérer la propagation de la maladie, la plupart des usines ont dû fermer leurs portes.
Une hausse du chômage mondial comprise entre 5,3 millions (scénario «bas») et 24,7 millions (scénario «haut»). La fragilité actuelle de l'économie mondiale pourrait augmenter le chômage mondial de près de 25 millions, selon une nouvelle évaluation de l'Organisation internationale du Travail (OIT). L’estimation de l’OIT pourrait être basée sur l’emploi dans le secteur formel dans les pays développés. Selon les estimations les plus récentes, le taux d'emploi vulnérable était de 76,6% en Afrique subsaharienne, l'emploi non agricole dans l'économie informelle représentant 66% de l'emploi total et 52% en Afrique du Nord. Le taux d'emploi vulnérable était estimé à 76,6% en 2014 (OIT, 2015).
Réponse à la crise dans différents pays Les gouvernements du monde entier se préparent à l'impact d'une crise sans précédent. L'impact des pandémies et les mesures de confinement mises en œuvre pour ralentir la contagion et «aplatir la courbe» affecteront inévitablement les niveaux d'activité économique. À la différence de la crise précédente, le nouveau scénario combine les chocs de l'offre et de la demande dans plusieurs secteurs.
Afin d'atténuer les effets de la crise sur les ménages et les entreprises, les gouvernements élaborent un large éventail de réponses politiques, notamment un soutien direct au revenu, des allégements fiscaux, une extension des garanties et des paiements d'intérêts différés sur la dette.
L'OCDE a produit un recueil des mesures prises par ses pays membres qui est disponible www.oecd.org/coronavirus/en/
Plusieurs pays et régions économiques ont pris des mesures économiques et financières pour contenir le Covid-19 tout en soutenant financièrement leurs activités économiques. Les institutions de Bretton Woods ont mis en place un crédit d'urgence et des mécanismes de financement à décaissement rapide pour soutenir leurs États membres. Ce qui suit résume certaines mesures prises à ce jour au niveau international au 25 marse, 2020:
G20: Injecter plus de 5 billions de dollars dans l'économie mondiale, dans le cadre d'une politique budgétaire ciblée, de mesures économiques et de systèmes de garantie pour atténuer les retombées économiques de la pandémie.
Chine: Baisse des réserves et libération de plus de 70,6 milliards de dollars pour relancer l'économie et annonce une aide de 154 milliards de dollars.
Corée du Sud: Banque de Corée (BOK) (réduction du taux d'intérêt de 1,25 à 0,75%) et 16, 7 milliards de dollars en réponse à Covid-19.
Angleterre: La Banque d'Angleterre (réduction du taux d'intérêt de 0,75% à 0,25%) et a annoncé 37 milliards en réponse à Covid-19
Union européenne: la BCE a annoncé un soutien à l'économie de l'UE de 750 milliards d'euros.
France: a annoncé 334 milliards d'euros en réponse à Covid-19
Allemagne: 13,38 milliards d'euros en réponse à Covid-19
États-Unis: la Réserve fédérale américaine a réduit son taux directeur de 150 points de base à une fourchette de 0 à 0,25% au cours des deux dernières semaines et a introduit des mesures de liquidité pour assouplir le resserrement des conditions de financement et le gouvernement fédéral américain a alloué 2000 milliards de dollars pour soutenir les PME, les ménages : Famille de 4 personnes 3000 $; 500 milliards de dollars de grandes entreprises, 50 milliards de dollars dans l'industrie aérienne.
Australie: 10,7 milliards de dollars
Nouvelle-Zélande: 7,3 milliards de dollars
Banque mondiale: 12 milliards de dollars
FMI: se tient prêt à mobiliser 1 billion de dollars de capacité de prêt pour aider ses membres. Ces instruments pourraient fournir de l'ordre de 50 milliards de dollars aux économies émergentes et en développement. Jusqu'à 10 milliards de dollars pourraient être mis à la disposition des membres à faible revenu grâce à des facilités de financement concessionnelles, qui portent des taux d'intérêt nuls
ANALYSE DE L'IMPACT SUR LES ÉCONOMIES AFRICAINES
La crise de Covid-19 affecte l'ensemble de l'économie mondiale et celle de l'Afrique. Certains secteurs clés de l'économie africaine connaissent déjà un ralentissement en raison de la pandémie. Le tourisme, le transport aérien et le secteur pétrolier sont visiblement touchés. Cependant, des impacts invisibles de Covid-19 sont attendus en 2020 quelle que soit la durée de la pandémie. Pour évaluer, des scénarios ont été construits (voir annexe 1) sur la base d'hypothèses tenant compte des contraintes économiques, démographiques et sociales.
Pour évaluer l'impact, le papier considère les 2 scénarios suivants:
Scénario 1: Dans ce premier scénario, la pandémie dure 4 mois en Europe, Chine et Amérique avant d'être maîtrisée comme suit: 15 décembre 2019 – 15 mars 2020 en Chine (3 mois), février – mai 2020 en Europe (4 mois ), Mars – juin 2020 (États-Unis) (4 mois) Chine, Europe et Amérique (États-Unis, Canada et autres) sur les périodes du 15 décembre 2019 au 15 mars 2020 en Chine (3 mois), février – mai 2020 en Europe (4 mois), mars – juin 2020 (États-Unis) (4 mois). Leurs économies devraient se redresser début juillet 2020. Dans ce scénario, la pandémie durera 5 mois de mars à juillet 2020 avant d'être stabilisée (l'Afrique n'est pas très affectée, les politiques et mesures mises en place pour contenir ainsi que les soutiens partenaires) et les traitements médicaux réduiront la propagation de la pandémie.
Scénario 2: Dans ce scénario, nous considérons 3 formes de pandémie: 4 mois (décembre – mars) en Chine, 6 mois (février-juin) dans les pays européens et américains et 8 mois (mars-août) dans les pays africains. Dans ce cas, le paramètre est l'efficacité des mesures politiques qui ont été ajoutées à la capacité infrastructurelle pour évaluer la durée possible de la pandémie dans les différentes régions.
Impact mondial sur les économies africaines
Cette section évalue l'impact de Covid-19 sur la croissance économique africaine et d'autres secteurs spécifiques.
Impact sur la croissance économique africaine
La croissance africaine s'est considérablement améliorée au cours de la décennie 2000-2010. Après cette décennie de confiance renouvelée, des doutes ont augmenté sur la capacité de l'Afrique à maintenir des taux de croissance élevés et durables. Une raison importante derrière ce doute était la dépendance persistante des plus grandes économies d’Afrique à l’égard des prix mondiaux des produits de base.
Le retournement du prix des matières premières qui a débuté en 2014, a mis un terme à l'épisode de croissance élevée sans précédent dans les années 2000, depuis les années 1970. La croissance économique a ainsi baissé, passant de + 5% en moyenne entre 2000 et 2014 à + 3,3% entre 2015 et 2019. Après une courte période d'enthousiasme et d'euphorie, l'Afrique est à nouveau confrontée à des taux de croissance insuffisants pour rattraper le retard économique . Pourtant, l'Union africaine a estimé un taux de croissance de 7% pour le continent afin de réduire considérablement la pauvreté.
Les prévisions avec un scénario moyen donnent une croissance de 3,4% en 2020 (BAD, 2019). Cependant, avec l'impact négatif sur les secteurs clés de l'économie tels que le tourisme, les voyages, les exportations; avec la baisse des prix des matières premières, la diminution des ressources des gouvernements pour financer les investissements publics, il serait quasi impossible de réaliser cette prévision optimiste des taux de croissance en 2020.
Croissance projetée en 2020 (avant la crise COVID-19 Impacts S1 (Diminution par rapport à la valeur en 2020) Impacts S2 (Diminution par rapport à la valeur en 2020)
Dans les deux scénarios, la croissance de l’Afrique chutera fortement à des taux négatifs. L'initiale du scénario de référence S0 était, sans l'apparition du Covid-19, un taux de croissance de 3,4% en Afrique en 2020 (BAD, 2020). S1 et S2 scénarios (réalistes et pessimistes) estiment la croissance économique négative respective de –0,8% (une perte de 4,18 pp par rapport à la projection initiale) et –1,1 pour cent (une perte de 4,51 pp par rapport à la valeur initiale projection) des pays africains en 2020. Le scénario moyen qui est la moyenne pondérée des probabilités1 des deux scénarios et montre une croissance négative de -0,9% (-4,49% pp par rapport à la projection initiale).
La pandémie de COVID-19 a frappé presque tous les pays africains et semble sur le point de s'aggraver considérablement. La perturbation de l'économie mondiale par le biais des chaînes de valeur mondiales, la chute brutale des prix des produits de base et des recettes fiscales et l'application de restrictions aux voyages et aux restrictions sociales dans de nombreux pays africains sont les principales causes de la croissance négative. Les exportations et les importations des pays africains devraient baisser d'au moins 35% par rapport au niveau atteint en 2019. Ainsi, la perte de valeur est estimée à environ 270 milliards de dollars américains. Pour lutter contre la propagation, le virus et les traitements médicaux entraîneront une augmentation des dépenses publiques en Afrique estimée à au moins 130 milliards.
L'hypothèse faite sur les 2 scénarios est qu'ils sont équiprobables et ont donc les mêmes chances d'être réalisés.
Perte d'activité et d'emplois dans l'industrie africaine du tourisme et du voyage
Le tourisme, un secteur d'activité économique important pour de nombreux pays d'Afrique, sera fortement touché par COVID-19 avec la généralisation des restrictions de voyage, la fermeture des frontières et les distanciations sociales. L'IATA estime la contribution économique de l'industrie du transport aérien en Afrique à 55,8 milliards de dollars, soutenant 6,2 millions d'emplois et contribuant à 2,6% du PIB. Ces restrictions affectent les compagnies aériennes internationales, notamment les géants africains Ethiopian Airlines, Egyptair, Kenya Airways, South African Airways, etc. Les premiers effets entraîneront le chômage partiel du personnel et du matériel des compagnies aériennes. Cependant, en temps normal, les compagnies aériennes transportent environ 35% du commerce mondial et chaque emploi dans le transport aérien en soutient 24 autres dans la chaîne de valeur des voyages et du tourisme, ce qui crée environ 70 millions d'emplois (IATA, 2020).
Un communiqué de l'IATA a indiqué que «les réservations internationales en Afrique ont diminué d'environ 20% en mars et avril, les réservations nationales ont diminué d'environ 15% en mars et de 25% en avril. Selon les dernières données, les remboursements de billets ont augmenté de 75% en 2020 par rapport à la même période en 2019 (01 février – 11 mars) ».
Selon les mêmes données, les compagnies aériennes africaines ont déjà perdu 4,4 milliards de dollars de revenus au 11 mars 2020 en raison de COVID19. Ethiopian Airlines a indiqué une perte de 190 millions de dollars.
Le nombre de touristes sur le continent a continué de croître avec un taux de croissance annuel moyen de 5% dans une proportion constante de 15 ces dernières années. Leur nombre était d'environ 70 millions en 2019 et projeté à 75 millions en 2020 (OMT). Les voyages et le tourisme sont l'un des principaux moteurs de la croissance de l'économie africaine, représentant 8,5% du PIB en 2019 selon le World Tourism and Travel Council (WTTC).
Recettes touristiques dans le PIB (%) dans certains pays africains 2019
Pour 15 pays africains, le secteur du tourisme représente plus de 10% du PIB et pour 20 des 55 États africains, la part du tourisme dans la richesse nationale dépasse 8%. Ce secteur contribue beaucoup plus au PIB dans des pays comme les Seychelles, le Cap-Vert et Maurice (plus de 25% du PIB).
Le tourisme emploie plus d'un million de personnes dans chacun des pays suivants: le Nigéria, l'Éthiopie, l'Afrique du Sud, le Kenya et la Tanzanie. L'emploi dans le tourisme représente plus de 20% de l'emploi total aux Seychelles, au Cap-Vert, à São Tomé et Príncipe et à Maurice. Au cours des crises passées, notamment la crise financière de 2008 et le choc des prix des produits de base de 2014, le tourisme africain a enregistré des pertes pouvant atteindre 7,2 milliards de dollars.
Dans le scénario moyen, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique pourrait perdre au moins 50 milliards de dollars en raison de la pandémie de Covid 19 et au moins 2 millions d'emplois directs et indirects.
Exportations africaines
Selon l'UNTACD, pour la période (2015-2019), la valeur moyenne totale du commerce africain était de 760 milliards de dollars par an, ce qui représente 29% du PIB de l'Afrique. Le commerce intra-africain ne représente que 17% du commerce total des pays africains.
Le commerce intra-africain est l'un des plus faibles par rapport aux autres régions du monde, avec 16,6% du total. Les faibles niveaux de transformation industrielle, le développement des infrastructures, l'intégration financière et monétaire et les barrières tarifaires et non tarifaires sont à l'origine de cette situation. Cela fait de l'économie africaine une économie extravertie et sensible aux chocs et aux décisions extérieures.
Partenaires commerciaux de l'Afrique
Les exportations du continent sont dominées par les matières premières, ce qui le soumet à de faibles offres des industries européennes, asiatiques et américaines. La chute des prix du pétrole brut et la contraction de la demande affectent également directement la croissance des pays africains.
Les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique sont l’Union européenne, la Chine et les États-Unis. L'Union européenne, à travers l'UE en raison de liens historiques forts avec le continent africain, réalise de nombreux échanges, qui représentent 34%. Cinquante-neuf pour cent (59%) des exportations de l’Afrique du Nord sont destinées à l’Europe, contre 20,7% pour l’Afrique australe. La Chine, dans sa dynamique d’industrialisation, a depuis une décennie augmenté le niveau de ses échanges avec l’Afrique: 18,5% des exportations africaines sont destinées à la Chine. Quarante-quatre pour cent (44,3%) des exportations de l'Afrique centrale sont destinées à la Chine, contre 6,3% pour l'Afrique du Nord (AUC / OCDE, 2019).
Plus d'un tiers des pays africains tirent l'essentiel de leurs ressources de l'exportation de matières premières. La croissance économique impressionnante de près de 5% enregistrée par l'Afrique au cours des 14 années précédant 2014 a été principalement soutenue par les prix élevés des matières premières. Par exemple, la baisse des prix du pétrole à la fin de 2014 a contribué à une baisse significative de la croissance du PIB pour l'Afrique subsaharienne, de 5,1% en 2014 à 1,4% en 2016.
Les ressources africaines non renouvelables exportent en pourcentage du PIB de 2000 à 2017.
Aujourd'hui, le pétrole brut est confronté au plus grand choc de demande de son histoire, tombant en dessous de 30 dollars le baril, en raison de l'arrêt du commerce mondial (qui a commencé en Chine depuis janvier) suite à la pandémie de Covid-19 et en même temps du désaccord entre Arabie saoudite et Russie. En raison de la baisse actuelle des prix du pétrole, la plus grande perturbation des échanges sera pour les économies sensibles aux produits de base, l'Algérie, l'Angola, le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Ghana, le Nigéria et la République du Congo étant les plus touchés.
Les pays de la CEMAC seront durement touchés par la baisse des cours du pétrole, qui aggravera la pénurie de devises et renforcera probablement l'idée de dévaluation du CFA. Les exportations de pétrole varient de 3% du PIB en Afrique du Sud (déjà en récession et affichent de faibles perspectives de croissance) à 40% en Guinée équatoriale et presque la totalité des exportations du Soudan du Sud, et sont une source clé de recettes en devises. Pour le Nigéria et l'Angola, les plus grands producteurs de pétrole du continent, les revenus pétroliers représentent plus de 90% des exportations et plus de 70% de leurs budgets nationaux, et la baisse des prix les touchera probablement dans une proportion similaire.
La Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) estime les pertes liées à l'effondrement des prix du baril à 65 milliards de dollars américains, dont jusqu'à 19 milliards de dollars de pertes sont attendus au Nigeria. Par exemple, le Nigeria a fait ses prévisions budgétaires pour le premier trimestre sur la base d'une hypothèse de l'ancien prix du baril à 67 dollars américains. Ce prix a désormais baissé de plus de 50% (Centre de développement de l'OCDE, 2020). Le cas du Nigéria résume la situation des pays dépendant des revenus pétroliers en particulier et des matières premières en général, qui doivent désormais tous réduire leurs prévisions de revenus pour au moins les deux premiers trimestres. Les estimations montrent que l'Angola et le Nigéria pourraient perdre ensemble jusqu'à 65 milliards de dollars de revenus. Cela aura pour effet de réduire les réserves de change de ces pays et leur capacité à mettre en œuvre leurs programmes de développement avec facilité, et les efforts pour réduire la pauvreté en pâtiront. De plus, ces pays auront besoin de ressources importantes pour lutter contre la pandémie de Covid-19 sur la santé et l'impact économique. Au 4 mars, environ 70% des cargaisons de pétrole brut chargées en avril en provenance d'Angola et du Nigéria n'étaient toujours pas vendues, et d'autres exportateurs africains de pétrole tels que le Gabon et le Congo ont également du mal à trouver des acheteurs. Le Soudan du Sud et l'Érétrie sont également touchés par l'effondrement du commerce et la rupture des chaînes d'approvisionnement en Chine. Les achats de la Chine représentent 95% de toutes les exportations du Soudan du Sud et 58% de celles de l'Érythrée.
Les importations africaines sont touchées par le Covid-19. La baisse des importations et la pénurie de biens de consommation de base importés de Chine ont accru l'inflation en Afrique du Sud, au Ghana, etc. Le Rwanda a récemment imposé des prix fixes pour les produits alimentaires de base tels que le riz et l'huile de cuisson. De nombreux petits importateurs, commerçants et consommateurs pauvres au Nigéria, en Ouganda, au Mozambique et au Niger sont gravement touchés par la crise car ils gagnent leur vie en commercialisant des produits chinois tels que les textiles, l'électronique et les articles pour les ménages.
Financement extérieur de l’Afrique
Les économies africaines ont toujours été confrontées à des déséquilibres persistants de la balance courante, principalement dus aux déficits commerciaux. Comme la mobilisation des recettes intérieures reste faible en Afrique, de nombreux pays africains dépendent fortement des sources étrangères de financement de leurs déficits actuels. Ils comprennent l'IED, l'investissement de portefeuille, les envois de fonds, l'aide publique au développement et la dette extérieure. Cependant, la contraction ou le ralentissement prévus dans les pays d'origine pourraient entraîner une baisse du niveau de l'aide publique au développement (APD), des investissements directs étrangers (IDE), des entrées d'investissements de portefeuille et des transferts de fonds vers l'Afrique. Les pertes potentielles de recettes fiscales et de financements externes dues à la perturbation des activités économiques limiteront les capacités des pays africains à financer leur développement et entraîneront une baisse de la valeur externe de la monnaie locale et une dépréciation.
Envois de fonds: Les envois de fonds sont la principale source de flux financiers internationaux vers l'Afrique depuis 2010, représentant environ un tiers du total des entrées financières extérieures. Ils représentent la source de flux la plus stable, ayant presque constamment augmenté en volume depuis 2010. Cependant, avec l'activité économique dans les coulées d'or dans de nombreux pays avancés et émergents, les envois de fonds vers l'Afrique pourraient connaître une baisse importante.
Les envois de fonds en proportion du PIB dépassent 5% dans 13 pays africains et peuvent atteindre 23% au Lesotho et plus de 12% aux Comores, en Gambie et au Libéria. Pris ensemble, les plus grandes économies africaines, l'Égypte et le Nigéria, représentent 60% des envois de fonds de l'Afrique.
L'investissement étranger direct: Selon la CNUCED (2019), le flux d'IDE vers l'Afrique a atteint 46 milliards de dollars malgré la baisse mondiale, une augmentation de 11% après des baisses consécutives en 2016 et 2017. Cette recrudescence a été soutenue par la poursuite des entrées de ressources, certains investissements diversifiés et une reprise en Afrique du Sud après plusieurs années d'entrées faibles. Les 5 principaux pays bénéficiaires étaient en 2017: l'Afrique du Sud (5,3 milliards de dollars, + 165,8%), l'Égypte (6,8 milliards de dollars, -8,2%); Maroc (3,6 milliards de dollars, + 35,5%), Congo (4,3 milliards, -2,1%); et l'Éthiopie (3,3 milliards de dollars, -17,6%). Avec des scénarios de propagation de la pandémie allant de la stabilisation à court terme à la poursuite tout au long de l'année, la baisse attendue des flux mondiaux d'IDE se situera entre -5% et -15% (par rapport aux prévisions précédentes prévoyant une croissance marginale de la tendance 2020-2021). Based on UNCTAD data, OECD indicated early, signals of possible Covid-19 impact on FDI reinvested earnings in developing countries. More than two thirds of the multinational enterprises (MNEs) in UNCTAD’s Top 100, a bellwether of overall investment trends, have issued statements on the impact of Covid-19 on their business.
Many are slowing down capital expenditures in affected areas. In addition, lower profits – to date, 41 have issued profit alerts – will translate into lower reinvested earnings (a major component of FDI). On average, the top 5000 MNEs, which account for a significant share of global FDI, have seen downward revisions of 2020 earnings estimates of 9% due to Covid-19. Hardest hit are the automotive industry (-44%), airlines (-42%) and energy and basic materials industries (-13%). Profits of MNEs based in emerging economies are more at risk than those of developed country MNEs: developing country MNE profit guidance has been revised downwards by 16%. In Africa, this revision amounts to 1%, compared to 18% in Asia, and 6% in LAC (UNCTAD, 2020). Furthermore, there have already been large-scale capital withdrawals from the continent; for example, in Nigeria the All Share Index registered its worst performance for a decade in early March as overseas investors pulled out. Experts estimated that overall Africa could lose up to 15% FDI inflow to the continent.
Many African countries are still continuing to heavily rely on official development assistance to finance their development because of their economic conditions. According to OECD data, as at end of 2017, ODA represents 4% and 6.2% of GDP respectively in Central Africa and East Africa.
In 12 African countries, ODA inflows in 2017 exceeded 10% of GDP (with 63.5% in South Sudan). ODA made up 9.2% of the GDP of African Low-Income countries (AUC/OECD, 2019). The current economic condition in donor countries could impact the amount of ODA delivered to these countries.
Government revenue, government expenditure and sovereign debt
Since 2006, tax revenues have increased significantly in absolute terms, as African countries have been growing wealthier. Tax revenues increased in absolute terms. The greatest source of tax revenues were tax on goods and services, which accounted for 53.7% of total tax revenues on average in 2017 with VAT alone representing 29.4%. Tax-to-GDP ratio ranged from 5.7% in Nigeria to 31.5% in Seychelles in 2017. Only Seychelles, Tunisia, South Africa and Morocco had Tax-to-GDP ratio above 25% while the majority of African countries are falling between 11.0% and 21.0%. The average Tax-to-GDP ratio of 17.2% is too low (as compared to Latin American countries (22.8% and OECD countries (34.2%) (AU/OECD/ATAF, 2019) to finance the basic social services in particular health care with the high probability of spread of the Covid19 in Africa. Overall 20 countries in Africa could lose up to 20 to 30% of its fiscal revenue, which is estimated at 500 billion in 2019. Governments will have no option than to rely on international markets which may increase countries debt levels.
Debt should be used for productive investment or growth-enhancing investments rather than maintaining their spending plans. There is a high probability that many countries could face an implosion in the stock of external debt and servicing costs due to the increase in fiscal deficits as more emphasis will be put to fulfilling social needs including health care systems, socio-economic stimulus to householders, SMEs and enterprises. Yet one-third of African countries are already or about to be at high risk as a result of recent sharp increase of debt levels owing to favorable international (rise of bilateral donors and the non-residents subscriptions to nationally issued bonds on the African market). Debt in many African countries is on concessional terms and multilateral institutions have no other choice than to help countries to secure even easier terms. However, countries with acommercial debt from emerging economies will need to refinance in the current economic crisis. According to EIU Viewswire (2020), credit default swap rates on five-year sovereign issues have increased (Angola by 408% year on year in late March, Nigeria’s by 270% and South Africa’s by 101%.
This trend is particularly worrisome since fiscal policy in African countries is highly pro-cyclical, meaning that spending increases in the good times but falls in the bad. Public spending will be affected due to the scarcity of resources that the Covid-19 crisis will create. Spending in infrastructural development could drop by at least 25% due to lower tax revenues and difficulty in mobilizing external resources.
Government expenditure of African countries represent 19% of the continent’s GDP and contributes 20% to annual economic growth. Public spending in Africa is dominated by spending on health, education and defense and security. These 3 areas represent more than 70% of public spending. Government spending to health care system is expected to increase in order to contain the spread of Covid19 and limit the impact on the economy. As a reminder, Ebola claimed 11,300 lives and World Bank estimated an economic loss of $2.8bn, yet the virus hit only Central and Western Africa.
Employment: While the economic measures are intended to support the formal sector, it is critical to be onscious of the fact that the informal sector in developing countries contributes to about 35 percent of GDP and employs more than 75 percent of the labour force. The size of informality represents nearly 55% of the cumulative gross domestic product (GDP) of sub-Saharan Africa, according to the African Development Bank (2014) even if further studies showed that it ranges from a low of 20 to 25 percent in Mauritius, South Africa and Namibia to a high of 50 to 65 percent in Benin, Tanzania and Nigeria (IMF, 2018). Excluding the agricultural sector, informality represents between 30% and 90% of employment. Additionally, the informal econo21 in Africa remains among the largest in the world and consists of a kind of social shock-absorber in major African cities. In many African countries, up to 90% of the labor force is in informal employment (AUC/ OECD, 2018). Nearly 20 million jobs, both in the formal and informal sectors, are threatened with destruction on the continent if the situation continues. The destruction of value chains, the lockdown of the population and the closing of restaurants, bars, retailers, informal commerce etc. would lead to a disruption in many informal activities. Around 10 associations of informal players in South Africa have made a call for Government to provide for a replace revenue for people that cannot work during the period of lockdown. Some countries like Morocco are already setting up mechanisms to support households. Giving the size of the informal sector in Africa, national government should immediately take measures to support people making a living out of it.
Supporting the informal sector, not only will ensure effectiveness of measures to limit the spread of the disease and support household consumption but it will also limit the risk of social unrest. In the medium and long run, African governments should support the formalization of the informal sector with an emphasis on social protection extension to the sector’s workers. In the formal sector, employees of airlines and companies involved in tourism will be the most affected, in the event of non-support from the African Governments.
Overall, Covid19 could have a side effect – possible social unrest associated with containment of Coronavirus.
On one hand, a national health emergency could cause people to leave aside their current political grievances (anyone know what the yellow vests are up to in France these days?) – on the other hand, here is a story about 8 health workers massacred in Guinea during the Ebola crisis:
In countries with long histories of sectarian violence, this might be worrisome.
The Health care system will face a crisis: The Covid19 crisis will stretch the-already-poor health systems on the continent. The demand from covid-19 patients will overcrowd the health facilities and patients with high burden diseases like AIDS, TB and Malaria will lack access and/or adequate care and this can result to more morbidity and mortality. In addition, Coivd-19 pandemic will ultimately create a shortage of medicines and health equipment. Africa’s biggest suppliers of medicines are the European Union and Asia. However, the drug manufacturing companies in these countries have come to a halt because of the drastic eradication measures taken in the heavily affected countries such as Spain, Italy and France. Therefore, if the pandemic is at its high stage, it will be difficult for these countries to treat their patients. Landry, Ameenah Gurib-Fakim (2020) estimates that African countries will need additional $10.6 billion health spending on the pandemic. The health crisis could have an impact on treating other diseases in Africa. In Europe, governments postponed non-urgent treatments after the lockdown phase. When Guinea faced the Ebola crisis in 2013-2014, primary medical consultations dropped by 58%, hospitalizations by 54%, and vaccinations by 30%, and at least 74,000 malaria cases did not receive care in public medical centers.
Security challenges: The pandemic is likely to pose security challenges in Sahel region, as many of these countries are vulnerable due to conflicts which have generated massive displaced populations. Covid19 came at a time when this region is already facing the daunting challenges of fragility, conflict and violence due to either terrorisms, mix of jihadists, community-based militias, bandits, political instability and/or climate change. While national governments and regional institutions are striving curb to the widespread of Covid19, this poses a threat to keeping enforcing security and defense in this region. The recent attack by the Boko Haram armed group in Chad that killed at least 92 soldiers on 25th of March, showed the vulnerability of the region. Furthermore, according to the United Nations (30 March 2020), as of February 2020, 765,000 people were internally displaced and 2.2 million needed humanitarian assistance in Burkina Faso. The spread of the pandemic in this region will make it difficult for security forces, health providers and international relief organizations to provide rescue to local populations.
Africa imports around 90% of its pharmaceutical products from outside the continent, mainly from China and India. Unfortunately, estimates show that the annual earnings from substandard and/or counterfeit drugs were over US$30 billion, according to the World Health Organization 2017 report of fake drugs trade. Africa has the highest disease burden of communicable and non-communicable disease that contributes to a significant market for the pharmaceutical industry. Therefore, with the establishment of the African Continental Free Trade Area (AfCFTA) and the opening up of a market of over 1.2 regulation shall be critical to guaranteeing the protection of this 1.2 billion African market from fake, substandard, and counterfeit products and services.
Moreover, the current pandemic has proven to the African continent that it cannot continue to depend on external suppliers for its internal demand in products as strategic as pharmaceuticals. Therefore, countries should use this opportunity to accelerate the implementation of the Pharmaceutical Manufacturing Plan of Africa and the establishment of African Medicine Agency by prioritizing investment for regulatory capacity development; pursuing the efforts towards convergence and harmonization of medical products regulation in RECs; allocating adequate resources for AMA as stipulated by the successive AU Assembly decisions on the matter.
Impact on the biggest African economies
The top five African economies (Nigeria, South Africa, Egypt, Algeria and Morocco) represent more than 60% of Africa’s GDP. The level of the impact of Covid19 on these 5 economies will be representative for the whole of the African economy. The tourism and petroleum sectors represent on average a quarter (25%) of the economy of these countries.
Covid19 outbreak has taken a heavy toll on these economies, as most of them have the highest level of infection cases. Growth is expected to drop drastically in all of them. The falling of oil prices will lead to the decline in the prospect of Nigerian and Algerian economies.
The effects of Covid19 on global value chains is affecting Morocco’s automotive industry; representing 6 percent of GDP over the period 2017-2019. The export of phosphates and remittances, which contributes to 4.4 percent and 6 percent of the country’s GDP will also be hit. Egyptian industries that depend on inputs from China and other foreign countries are affected and unable to meet both domestic and international market needs. Tourism sector is seeing a decline with the restrictions that will negatively impact domestic investments and employment in the country. Remittances are one of Egyptian foreign sources of financing. It reached in 2018 over $25.5 billion, compared to $24.7 billion in 2017 while in Nigeria, remittances were US$25.08 billion in 2018, contributing to 5.74 percent of the GDP. Both countries account for more than 60 percent of Africa’s remittances inflows. The Covid19 threatens two main sources of income for South Africa: mining and tourism. The disruption of Chinese market is likely to reduce the demand for South Africa raw materials including iron, manganese and chromium ores to China (which worth an equivalent of 450 million euros exports every year). The country has entered into a recession during the fourth quarter of last year, the current crisis will add on to the already deteriorated public finance and mass unemployment in the country.
Top Oil producers
The oil countries will have darker economic prospects than the whole continent. African oil and gas exporters did not foresee such a disaster, as hydrocarbon revenues are essential for their budget and to meet their international commitments. Nigeria (2,000,000 barrels / day), Angola (1,750,000 b / d), Algeria (1,600,000 b / d), Libya (800,000 b / d), Egypt (700 000b / d), Congo (350,000b / d), Equatorial Guinea (280,000b / d), Gabon (200,000b / d), Ghana (150,000b / d) South Sudan (150,000b / d ), Chad (120,000 b / d) and Cameroon (85,000 b / d) are facing the Covid-19 crisis which is likely to be more serious more than in 2014, during the last oil shock as they have failed to diversify their economies. In 2014, the crude oil price dropped from $110 to less than $60 per barrel and later dropped to less than $40 per barrel in 2015 (CBN, 2015). This implies more than 60% decline in the national income of the net exporting nations.
Their budget deficit will be more than double. Oil price instability has a significant effect on economic growth and exchange rate for Nigeria and indirect impact on inflation through the exchange rate (Akalpler and Bukar Nuhu, 2018). Therefore, oil producers will be at risk of a depreciation of their currencies during this crisis. In particular, the Central African countries which, during these last years, have been under fire of devaluation will be even more tested due to low level of diversification and less strong based economies with petroleum and hydrocarbons being the main source of revenue. Oil accounts for more than half of tax revenue and more than 70% of the national exports of these countries. With the drop-in hydrocarbon prices and the drop-in production due to the closure of certain companies involved in the value chains, revenues related to Oil and other hydrocarbons could drop by at least 40 to 50% on the continent.
The economic crisis is likely to be more serious than that experienced in 2014 .The IMF estimates that each 10 percent decline in oil prices will, on average, lower growth in oil exporters by 0.6 percent and increase overall fiscal deficits by 0.8 percent of GDP.
Oil price dropped from June 2014 to March 2015, owing mainly to increased oil supply in the US and elsewhere and to reductions in global demand. This drop led to both direct effects through trade and indirect effects through growth and investment and changes in inflation. For example, a 30% drop in oil prices (IMF and WB forecast this as the approximate drop between 2014 and 2015) is expected to directly reduce the value of oil exports in sub-Saharan Africa by $63 billion (major losers include Nigeria, Angola, Equatorial Guinea, Congo, Gabon, Sudan), and reduce imports by an estimated $15 billion (major gainers include in South Africa, Tanzania, Kenya, Ethiopia). The trade effects feed through to economies including through current accounts, fiscal positions, stock markets, investment and inflation. The decline of oil price is expected to decrease growth.
An increase in sovereign debt of at least 5 to 10% of GDP is expected in the oil-producing countries. The drop of oil prices and other hydrocarbons will severely reduce fiscal revenues in this sector. Representing a large proportion of fiscal revenues in the top 10 oil producers, hydrocarbon revenues, with the drop in their prices, will have a major impact on the expenditures of African countries. At least 50% drop in oil revenue on the continent is expected.
The petroleum sector represents for the top 10 African oil producers 25% of their overall GDP. Oil, along with other hydrocarbons, makes up more than 20% of the GDP of the top 10 African economies (Nigeria, South Africa, Egypt, Algeria, Morocco, Angola, Kenya, Ethiopia, Ghana and Tanzania). Nigeria could lose up to $19b as the country could reduce its total exports of crude oil in 2020 by between US $14 billion and US$ 19 billion (compared to predicted exports without COVID19).
The results of the calculation based on the scenarios S1 and S2 show that African economies dominated by Oil and Hydrocarbons i.e the group of major oil-producing countries will be more affected (-3% of GDP growth in 2020) than the global African economy
Impact on top tourism destinations
According to the World Travel & Tourism Council (WTTC), tourism industry contributed to 8.5% (or $194.2bn) of the continent’s gross domestic product (GDP) in 2018. Furthermore, Africa was the second-fastest growing tourism region in the world with 5.6% in 2018 as compared to the average global rate of 3.9%. Out of 1.4 billion international tourist arrivals in 2018, Africa received only 5% according to the United Nations World Tourism Organization (UNWTO).
Top tourism destinations in Africa include Morocco with around 11 million tourist arrivals per annum, Egypt (11.35 millions), South Africa (10.47 millions), Tunisia (8.3 millions) and Zimbabwe (2.57 millions).
The prospects of Africa’s tourism industry is very strong as compare to other regions in the world. It was projected to increase between 3 % to 5% in 2020. However, with the ongoing restrictions, hotels are laying off workers and travel agencies are closing in many African countries, a negative growth is likely to be expected.
The overall impact of Covid19 on the economies of top tourist countries will be much higher than that all African economies. Tourism industry contributed to more than 10 percent of GDP of the following countries:
Seychelles, Cape Verde, Mauritius, Gambia, Tunisia, Madagascar, Lesotho, Rwanda, Botswana, Egypt, Tanzania, Comoros and Senegal in 2019. In these countries, economic growth is expected to drop on average to a value of -3.3% in 2020 whereas in countries Seychelles, Cape Verde, Mauritius and the Gambia, the impact will be much higher at least -7% in 2020.
Economic and Financial measures to mitigate socioeconomic impact
African countries are already experiencing the direct effects (morbidity and mortality) and indirect effects (economic activities-related) of Covid19 and the situation is expected to worsen under any scenario with the pandemic virus already affecting 43 countries on the continent. Many African governments and regional institutions are taking measures to limit the effect of the pandemic on their economies. Some of these measures are summarized in the table below:
Government measures (including Central Banks) to mitigate the economic effects of Coronavirus on national economies
The Bureau of the Assembly of the Union
• Agreed to establish a continental anti-COVID-19 Fund to which member states of the Bureau agreed to immediately contribute US $12, 5 million as seed funding. Member States, the international community and philanthropic entities are urged to contribute to this fund and to allocate $4.5 million to boost the capacity of the Africa CDC.
• Called on the international community to encourage open trade corridors, especially for pharmaceuticals and other health supplies.
• Urged the G20 to immediately provide African countries with medical equipment, testing kits, protective gear to combat the COVID-19 pandemic and an effective economic stimulus package that includes relief and deferred payments.
• Called for the waiver of all interest payments on bilateral and multilateral debt, and the possible extension of the waiver to the medium term, in order to provide immediate fiscal space and liquidity to governments.
• Urged the World Bank, International Monetary Fund, African Development Bank and other regional institutions to use all the instruments available in their arsenal to help mitigate against the scourge and provide relief to vital sectors of African economies and les communautés.
African Ministers of Finance Statement co-signed by numerous African finance ministers announced that the continent needs US$100bn to defend healthcare systems and counter the economic shock caused by the disease.
African Development Bank
AfDB has raised an exceptional $3 billion in a three-year bond to help alleviate the economic and social impact the Covid-19 pandemic will have on livelihoods and Africa’s economies.
The Fight Covid-19 Social bond, with a three-year maturity, garnered interest from central banks and official institutions, bank treasuries, and asset managers including Socially Responsible Investors, with bids exceeding $4.6 billion.
African Export- Import
Bank (Afreximbank)has announced a US$3bn facility to help its member countries weather the economic and health impacts of Covid-19. As part of its new Pandemic Trade Impact Mitigation
Facility (PATIMFA), Afreximbank will provide financial support to more than 50 nations through direct funding, lines of credit, guarantees, cross-currency swaps and other similar instruments.
Economic and Monetary Commission of Central African States (CEMAC)
The finance ministers have taken the following measures:
• “Regarding monetary policy and the financial system, it was decided to approve the use of the envelope of $152.345m made available to the Development Bank of Central African States (BDEAC) by the Central Bank of African States (BEAC), for the financing of public projects relating to the fight against the Covid-19 pandemic and strengthening national health systems. «
• They also recommended to the States to negotiate collectively and to obtain the cancellation of all their external debts to give them budgetary margins allowing them to face at the same time the pandemic of the coronavirus and the revival of their savings on a healthy basis.
Central Bank of West African States(BCEAO)
The first three (out of 8) measures taken by the BCEAO include:
• Increase of countries Central Banks weekly allocation from $680million to $9bn to ensure continued financing of businesses in the Member States;
• Inclusion of a of list 1,700 private companies whose effects were not previously accepted in its portfolio. This action will allow banks to access additional resources of $2bn
• Allocation of $50 million to the subsidy fund of the West African Development Bank (BOAD) to allow it to grant an interest rate subsidy and increase the amount of concessional loans it will grant to governments to finance expenditure investments and equipment in the fight against the pandemic
Box 3: Government measures (including Central Banks) to mitigate the economic effects of Coronavirus on national economies
Algeria Bank of Algeria decided to reduce the rate of compulsory reserve of 10 to 8% and to lower by 25 basis points (0.25%), the key rate of the Bank of Algeria to fix it at 3.25% and this from March 15, 2020.
Cote d’Ivoire The government announced $200m as a Covid19 response. The establishment of a Fund to boost the economic activities, support affected businesses in order to mitigate jobs cut, etc.
Ethiopie The government has announced that it has allocated $10 million to the fight against the pandemic and put forward a three-point proposal on how G20 countries can help African countries cope with the coronavirus pandemic
• Calls for a $150 billion aid package — Africa Global COVID-19 Emergency Financing Package.
• Implement debt reduction and restructuring plans,
• Provide support to the World Health Organization (WHO) and Africa Centers for Disease
Control and Prevention (CDC) to strengthen public health delivery and emergency preparedness on the continent.
Equatorial Guinea committed to contribute $10 million to the special emergency fund
Eswatini Central Bank of Eswatini announced to reduce the interest rate from 6.5% to 5.5%
Gambia Central Bank of The Gambia decided to:
• reduce the Policy rate by 0.5 percentage point to 12 percent. The Committee also decided
• increase the interest rate on the standing deposit facility By 0.5 percentage point to 3 percent. The standing lending facility is also reduced to 13 percent from 13.5 percent (MPR plus 1percentage point).
Ghana Government announced $100 million to enhance Ghana’s COVID-19 preparedness and response plan
Bank of Ghana’s MPC has decided to lower the Monetary Policy Rate by 150 basis points to 14.5 percent. The Primary Reserve Requirement has been reduced from 10 percent to 8 percent to provide more liquidity to banks to support critical sectors of the
Economy. The Capital Conservation Buffer (CCB) for banks of 3.0 percent is reduced to 1.5 percent. This is to enable banks provides the needed financial support to the economy. This effectively reduces the Capital Adequacy Requirement from 13 percent to 11.5 percent. Loan repayments that are past due for Microfinance Institutions for up to 30 days shall be considered as “Current” as in the case for all other SDIs. All mobile phone subscribers are now permitted to use their already existing mobile phone registration details to be on-boarded for
Minimum KYC Account. Kenya Central Bank of Kenya to help alleviate the adverse effects, the following emergency measureswill apply for borrowers whose loan repayments were up to date as at March 2, 2020.
• Banks will seek to provide relief to borrowers on their personal loans based on their individual circumstances arising from the pandemic.
• To provide relief on personal loans, banks will review requests from borrowers for extensions of their loan for a period of up to one year. To initiate this process, borrowers should contact their respective banks.
• Medium-sized enterprises (SMEs) and corporate borrowers can contact their banks for assessment and restructuring of their loans based on their respective circumstances arising from the pandemic.
• Banks will meet all the costs related to the extension and restructuring of loans.
• To facilitate increased use of mobile digital platforms, banks will waive all charges for balance inquiry.
• As earlier announced, all charges for transfers between mobile money wallets and bank accounts will be eliminated. Namibia On 20e of March 2020, Bank of Namibia decided to cut the Repo rate by 100 basis points to 5.25 %.
Niger The government announced $1.63m to support the Covid19 response
Nigeria All CBN intervention facilities are hereby granted a further moratorium of one year on all principal repayments, effective March 1, 2020.
Interest rate reduction from 9 to 5 percent per annum for 1 year effective March 1, 2020 Creation of a N50 Billion targeted credits facility to households and SMEs;
Credit support for healthcare industry Regulatory forbearance: All deposit money banks leave to consider temporal and time-limited restructuring of the tenor and loan terms for businesses and households most affected
CBN would further support industry funding levels to maintain DMBs’ capacity to direct credit to individuals, households and businesses.
Madagascar Banky Foiben’I Madagasikara (BFM) announded:
• Support economic activities by providing banks with the necessary liquidity to finance the economy;
• Has injected $111 million beginning of March and will re-inject $53 million at the end of March 2020;
• Maintain the availability of foreign currencies on interbank market;
• Discuss with banks and financial institutions the impact of the crisis and provide the necessary responses.
Mauritius The Bank of Mauritius five responses to keep credit flowing to the economy:
• Decreased the Key Repo Rate (KRR) by 50 basis points to 2.85 per cent per annum.
• a Special Relief Amount of Rs 5.0 Billion through commercial banks to meet cash flow and working capital requirements The central bank cut its cash reserve ratio by a percentage point to 8%;
• Released $130 million to fund businesses struggling with the impact of the virus;
• Instructed banks to suspend capital repayments on loans for affected businesses;
• Eased supervisory guidelines on handling credit impairments; and issued a “savings
bond
Morocco Bank Al-Maghrib announced the implementation of the integrated business support and financing program 20, the fluctuation dirham from ± 2.5% to ± 5% and decided to reduce the interest rate by 25 percentage points base at 2% and continue to monitor all of these developments very closely.
Exemption of Enterprises from paying contribution to the pension fund (CNSS) and debt moratorium as part of measures to offset economic impact of Covid19; $1bn to upgrade health infrastructure and assist affected sectors.Hassan II Fund and regions to allocate $261m to address the impact
Rwanda The Central Bank announced:
• Lending facility of around $52 million to commercial banks;
• Lowering reserve requirement ratio effective April 1 from 5% to 4% to allow banks more liquidity to support affected businesses.
• Allowing commercial banks to restructure outstanding loans of borrowers facing temporary cash flow challenges arising from the pandemic.
Seychelles The Central Bank of Seychelles (CBS) has announced
• foreign exchange reserve will only be used to procure three items – fuel, basic food commodities and medicines
• cut the Monetary Policy Rate (MPR) to four per cent from five per cent
• A credit facility of approximately $36 million will be set up to assist commercial banks with emergency relief measures.
Sierra Leone Central Bank of Sierre Leone
• Lower the Monetary Policy Rate by 150 basis points from 16.5 percent to 15 percent.
• Create a Le500 Billion Special Credit Facility to Finance the Production,
• Procurement and Distribution of Essential Goods and Services.
• provide foreign exchange resources to ensure the importation of essential commodities.
The list of commodities that qualify for this support will be published in due course.
• Liquidity Support to the Banking Sector.
South Africa South African Reserve Bank cut interest rate from 6.25% to 5.25% The government announced a plan $56.27m to support small businesses during the outbreak
Tunisia Central Bank of Tunisia decided to
• Provide banks with the necessary liquidity to enable them to continue their normal operations,
• Carry-over of credits (principal and interest) due during the period from the 1st March until the end of September 2020. This measure concerns the professional credits granted to customers classified 0 and 1, who request it from banks and establishments financial.
• The possibility of granting new funding to beneficiaries of the deferral of deadlines.
• the calculation and requirements of the credit / deposit ratio will be more flexible.
Uganda Bank of Uganda:
• Intervene in the foreign exchange market to smoothen out excess volatitlity arising from the global financial markets;
• Put in a place a mechanism to minimize the like hood of sound business going into insolvency due to lack of credit;
• Provide exceptional liguity assistance for a period of up to one year to financial institutions supervised by BoU that may require it;
• Waive limitations on restructuring of credit facilities at financial institutions that may be at risk of going distress
Zambia Bank of Zambia decided to increase the limit on agents and corporate wallets: Individuals Tier 1 from 10000 to 20000 per day (K) and maximum 100,000 Individuals Tier 2 from 20,000 to 100,000 per day (k) and maximum 500,000 SMEs and farmers from 250,000 to 1,000,000 per day (K) and maximum 1,000,000 Reduce interbank payment and settlement system (ZIPSS) processing fees.
CONCLUSION AND RECOMMENDATIONS
The Coronavirus disease has become a severe pandemic and poses many serious challenges at national, regional and global levels. The consequences, even if they are difficult to calculate, are expected to be enormous in view of the rapid spread of the Covid-19 and the drastic measures taken by countries whatever their size worldwide.
Even if African countries are relatively less affected compared to other regions for now, the spillover effects from global developments or broken supply chains may still lead to faltering economic activity. Indeed, the highly dependency of African economies vis-à-vis foreign economies predicts a negative economic spinoff for the continent, evaluated at an average loss of 1.5 points on economic growth 2020.
Besides, it is practically impossible for the continent to take an economic advantage of the wide spread of Covid-19 in other parts of the world, due to its inability to transform its raw materials to respond to the potential high demand of goods and services of the domestic and international markets. They may act as an additional constraint on Africa’s productive transformation, by making trade in value added more difficult.
Regardless of the scenario whether optimistic or pessimistic, Covid-19 will have a harmful socioeconomic effect on Africa.
Recommendations
The socio-economic impact of the Covid-19 crisis is real. It is therefore essential to inform the populations on the impact and advice policy-makers in order to better prepare and lessen the adverse impact of the pandemic.
In this regard, this paper structures the policy recommendations into two types: i) Those responding to the immediate situation; and ii) those corresponding to the aftermath of the pandemic.
Immediate actions:
African countries should:
Check systematically all suspected cases in order to ensure early detection of the infection , and trace as much as possible infection, and forestall contacts between infected patients and the healthy population;
Lockdown all the contaminated populations at home and within country’s boundaries to contain the spread for a short period of time, and assess whether confinement measures should be implemented more broadly:
Report the health statistics and work together with WHO and the African Centers for Disease Control and Prevention, to ensure transparent monitoring of the crisis, and maintain the population’s confidence in African public health systems;
Revise their budget in order to prioritize spending in health care systems including required infrastructure and logistics, purchasing of pharmaceutical and medical products, equipment and materials, etc.;
Create emergency fund for scaling up social protection, especially targeting informal workers who do not have social protection and may be heavily impacted by the crisis;
Increase funding for medical research. Experience has shown that between pandemics fund allocated to research and development of vaccines is almost non-existent which inhibits countries’ capacities to respond during a pandemic.
Work with local community, governments and entrepreneurs to devise a whole-of-government approach beyond the health crisis and taylor solutions for containment and treatment to the local context. Provide financial, access to data, and regulatory support to fast track the scaling up of innovative solutions;
Promote transparent sharing of information to inform citizens and limit the spread of falsified infor31 mation (“fake news”);
Prepare health institutions to take care of different communities affected, including women, youth, elderly.
Consider borrowing for emergency funds at the international market to support spending as the commercial interest rate is currently low; and countries may experience a fiscal deficit as a result of the drop in tax revenue and of the high of spending;
Take economic and financial measures to support enterprises, SME and individuals as a response to temporary jobs cut to safeguard economic activities, such as guarantees to private sector debt.
Request Central Banks to lower interest rate to increase loans to businesses (and decrease their cost) and provide commercial banks with more liquidity to support business activities. Where necessary,
Central Banks should consider revising certain targets (inflation inferior to 3%) on a temporary basisand due to the emergency situation;
Waive immediately all interest payments on trade credits, corporate bonds, lease payments and activation of liquidity lines for central banks to ensure countries and businesses can continue the purchase of essential commodities without weakening the banking sector.
Initiate fiscal stimulus packages to minimize the impact of the coronavirus pandemic on the national economies. Prepare fiscal stimulus to Taxpayers impacted by Covid-19 and consider tax suspension;
Waive tax payments in critical sectors and local sourcing by the public sector in its response to the crisis would support the SMEs and other businesses
Renegotiate external debt payment plans, and conditions to ensure smooth servicing of the debt, including suspension of interest rates payments for the time of the crisis, which are estimated at USD 44 billion for 2020, and possible extensions of plan duration;
Call for a cease-of-fire with rebels and armed groups to ensure there is no distraction in efforts to contain the pandemic. The Covid-19 comes at a point where some of the regions are already facing the daunting challenges of fragility, conflict and violence due to either terrorisms, political instability and/ or climate change. For instance, the recent attack by the Boko Haram armed group in Chad that killed at least 92 soldiers on 25th of March.
The AUC should:
Lead negotiations of an ambitious plan for the cancellation of total African external debt ($US236 billion). A first order of magnitude is the call by Ethiopia’s Prime Minister Abiy Ahmed for a $150 billion aid package as part of an Africa Global COVID-19 Emergency Financing Package;
Coordinate through Africa CDC all efforts to mobilize laboratory, surveillance, and other response support where requested and make sure medical supplies go where is most needed.
Coordinate their diplomatic actions to speak in one voice in international forums as IMF, World Bank,
United Nations, G20, AU-EU meetings and other partnerships;
Coordinate efforts by policy makers, Regional Economic Communities, and the international community to prioritize interventions in most vulnerable countries which are most exposed to external shocks in trade;
Promote solidarity, cooperation, complementary, mutual supports and peer learning among Member States. Possible actions are, in co-operation with the RECs: set up an observatory on the health and economic front monitoring policy responses to the Covid-19;
Avert the trade-off in implementing precautionary measures, by making sure that the closure of borders does not trigger a food crisis, especially in West Africa where food supply is becoming scarce and where countries depend on imports of basic foods crops such as rice and wheat from Asia.
Pay specific attention to the human rights situation of refugees and migrants, where social distancing may be more difficult to implement whereas they are more vulnerable to the crisis; et
Develop co-ordination mechanisms for identifying and monitoring the spread of the outbreak, mapping out policy responses by individual member states and within RECs, co-ordinating diplomatic action to make Africa’s voice heard on the global stage, in particular for debt relief.
The Regional Economic Communities should:
• Develop co-ordination mechanisms for identifying the spread of the outbreak, map out policy responses by individual member states within the REC; et
• Where relevant develop jointly the monetary and fiscal policies to increase member states resources and ability to conduct counter-cyclical policies.
Post-pandemic actions
African countries are extremely exposed to external shocks. A paradigm shift is needed in order to change the trade patterns of African countries within themselves and with the rest of world particularly with China, Europe, USA and other emerging countries. Africa should turn the current Covid-19 pandemic into an opportunity to translate the policy recommendations on productive transformation on productive transformation
described in the Africa’s Development Dynamics (AfDD) 2019: 2019: Achieving Productive Transformation into a reality in order to create economies that are resilient to external shocks and achieve sustainable development.
Therefore, African countries are advised to:
Diversify and transform their economies by strengthening the productive capacity of African private sector to transform raw materials locally. This will also improve domestic resources mobilization and reduce the continent dependence on external financial flows, which stands at 11.6% of Africa’s GDPcompared to 6.6% of developing economies’ GDP;
Increase agricultural production and enhance the food value chains to meet domestic and continental consumption. Sub-Saharan Africa spent almost US $ 48.7 billion in on food import (US $ 17.5 billion for cereals, US $ 4.8 billion for fish, etc.), part of which could be re-invested into sustainable African farming (FAO, 2019). Tanzania’s effort on self-sufficiency in rice and maize is to be commended and set an example for other African countries.
Complete the signing and ratification of African Medicine Agency (AMA) and Establish regional public private partnerships to produce medical and pharmaceutical products in order to reduce Africa’s imports and ensure high quality control of the production;
Set up Innovative ways of spending on health: governments should boost investments that strengthen health systems to enable faster treatment and containment;
Mobilise sufficient domestic resources for health to enable health systems to meet the needs in health services including elimination of high-burden diseases, prevention and management of outbreak, on the continent;
Harness digital revolution to transform the African economies to achieve agenda 2063 and address youth unemployment, , and make possible the implementation of prevention measures (e.g. teleworking for white collar workers); et
Accelerate the implementation of the Continental Free Trade Zone and Financial Institutions to achieve industrialization as quickly as possible.
The AUC should:
Re-inforce the health and social protection systems of African countries;
Continue promoting productive transformation and private sector development to transform locally African commodities;
Negotiate with OECD economies that the fiscal stimulus package they implement does not impact globally on restoring Global Value Chains to OECD, thereby undermining African productive transformation strategies;
Lead the negotiation for addition finding to meet member states’ needs, in particular from IMF, which stands ready to mobilize $1 trillion lending capacity to help its members. These instruments could provide in the order of $50 billion to emerging and developing economies. Up to $10 billion could be made available to low-income members through concessional financing facilities, which carry zero interest rates;
Making sure a global response is given to coordinate the continuity of financial inflows into Africa, including remittances, FDI, ODA, portfolio investment, notably by promoting a platform for policy dialogue that gathers African governments, their global partners, as well as private sectors actors who can contribute to advert the health and economic crisis;
Support countries in their efforts to improve domestic resources mobilization and fight against illicit financial flows to finance its own development; et
Develop and follow up the productive transformation agenda on the medium-term by Member States;
Reposition Africa to take full advantage of the changes expected to happen in the aftermath of covid-19 crisis, as major economies will probably diversify their centers of production by shifting at part of them to other regions by equipping youth with skills needed to attract Multinational Enterprises (MNEs) and other global trade players. This has also the benefit of boosting local transformation and effective transfer of technology in the AfCFTA context. The coronavirus has shown the limit of China being the solely global Manufacture hub because of the cheap and qualified labour.
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