LJapon est un pays aux traditions séculaires, à la culture riche, parsemée de légendes emplies de samouraïs et de seigneurs. Pourtant, à travers les divers symboles du Japon, il en est un qui ne lasse pas de nous envoûter : les geishas. Qui sont-elles ? Quelle est leur histoire ? Il est encore possible d’en croiser quelques-unes dans certains quartiers de Tokyo. Cependant, la majorité d’entre elles vit dans l’ancienne capitale impériale Kyoto.

Kyoto : une ville hors du temps, gardienne des traditions

Kyoto fut une capitale japonaise pendant mille ans. Dans un Japon actuel où les technologiques sont à la pointe du progrès, Kyoto apparaît dans notre imaginaire collectif comme une ville figée dans un autre millénaire, celui des Shoguns et des Samouraïs. Pourtant, elle a bien failli disparaître sous les bombardements américains en août 1945. En effet, son industrie et ses nombreuses universités faisaient d’elle la ville prioritaire des attaques US, avant Hiroshima. Deux hommes sont intervenus auprès du Président Truman afin de défendre Kyoto contre ces attaques : le premier était le secrétaire à la Guerre ; il avait passé sa lune de miel à Kyoto, et son opposition revêtait une valeur sentimentale ; le deuxième était un archéologue qui défendait le patrimoine culturel de la ville. Maintenant, Kyoto est l’une des villes préférées des Japonais.

Les geishas au fil du temps

Pendant le Japon moyenâgeux

Les premières artistes féminines sont apparues dans le Japon du VIIème siècle. Leur nom, Saburuko, se traduit par celle qui sert. Elles tenaient un rôle bien précis d’accompagnement des hommes de pouvoir. Elles dansaient, chantaient ou conversaient avec eux, et vendaient également leur corps. En 794, l’empereur décida d’établir la capitale à Heian, ville très proche de l’actuelle Kyoto ; c’est le début de l’époque des Samouraïs, et de l’expansion de la notoriété des femmes artistes jusqu’en 1185.

Aux XVIème et XVIIème siècles

Le XVIème siècle voit l’apparition des premières maisons closes, où les courtisanes étaient classées selon leur beauté et la maîtrise de leur art. Au fil des années, les clients sont devenus de plus en plus importants, et occupaient un rang toujours plus élevé dans la hiérarchie. Il était nécessaire d’élever aussi le niveau d’art et de culture des artistes féminines. Devant ce constat, les geishas, littéralement des personnes de l’art, se substituèrent aux courtisanes dès le XVIIème siècle.

Depuis le XVIIIème siècle

En 1779, le gouvernement japonais reconnaît le métier de geisha, qui se structure autour de codes vestimentaires précis (tenue, coiffure, maquillage), et dans le respect des valeurs morales. La prostitution devient interdite. Les geishas sont reconnues pour la maîtrise de leur art et pour leur culture. Elles représentent le maintien des traditions japonaises, la beauté, l’esprit et l’intelligence. Elles ont enfin accédé au statut d’artistes et peuvent vivre de leur art.

Les geishas de Kyoto

Le Japon ne compte plus que quelque 200 geishas, dont la majorité se trouve à Kyoto. L’ancienne capitale impériale sauvée des bombardements US en 1945 est considérée comme la gardienne des traditions ancestrales japonaises. C’est une ville-musée chargée d’Histoire, et très prisée par les touristes du monde entier. Dans les quartiers historiques, tout le charme des légendes nippones se ressent à chaque coin de rue : jardins typiques, temples et sanctuaires, maisons en bois… Dans le quartier très animé de Gion se trouve le hanamachi, quartier où vivent les geishas, garantes des traditions.

Où rencontrer des geishas à Kyoto ?

Dans leurs typiques maisons en bois, caractérisées par une lanterne rouge, elles continuent à perpétrer leur art, et luttent contre leur extinction. Quand elles n’accompagnent pas de riches clients, elles se produisent en spectacle. À Kyoto, les festivals ne manquent pas ; deux d’entre eux proposent un spectacle où geiko (geishas), et maiko (apprenties geishas), vêtues de leurs plus somptueux habits, révèlent leur art sur scène dans une grâce et un raffinement époustouflant. Ces représentations exceptionnelles sont particulièrement attendues par les Japonais, et recherchées par les touristes.

Le Miyado Odori

Au printemps, les Japonais se pressent dans les parcs et célèbrent l’une de leurs fêtes traditionnelles, le hanani, la floraison des cerisiers. C’est une fête largement suivie dans tout le Japon, mais elle revêt une dimension culturelle particulièrement réputée et appréciée à Kyoto. En effet, c’est à cette même époque de l’année que se produit le festival Miyado Odori, dans le quartier de Gion. Geiko et maiko célèbrent le hanani dans une production de 50 minutes, où elles dévoilent toute leur maîtrise de la danse et du théâtre, leur finesse gestuelle, et leur remarquable technicité.

Le Gion Odori

Le Gion Odori est le festival de danses traditionnelles d’automne. Geiko et maiko envoûtent les spectateurs lors d’un spectacle bucolique, où toute l’âme du Japon exalte à travers des danses raffinées, épurées, ponctuées de lancers d’éventails et d’autres figures artistiques. Une initiation au chado, la cérémonie du thé, et à l’ikebana, l’art floral, est proposée avant le début du spectacle.

Découvrez les geishas de Kyoto

D’autres moyens pour découvrir et rencontrer les geishas de Kyoto

L’École nationale des Geishasle Gion Corner organise toute l’année de petites représentations de découverte des arts culturels japonais.
De manière générale, les geishas animent des soirées dans les maisons de thé et les restaurants typiques, souvent fréquentés par des clients habitués et fortunés. Cependant, les touristes peuvent aussi bénéficier d’une soirée avec maiko lors d’un dîner traditionnel dans un restaurant de prestige.

Profiter de la présence d’une geisha dans un contexte privé

C’est possible, cependant le budget est conséquent.

Les geishas ne constituent pas une « attraction » pour tourisme de masse. Leur élégance et leur délicatesse, leur histoire et leur culture, alimentent depuis des temps impériaux le mystère qui les entoure. Elles représentent le pays du soleil levant, et la fascination qu’elles exercent sur le monde entier n’est pas prête à s’éteindre.

Source : https://japonsamourai.fr/

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