L'opération Talgo visant à relancer l'entreprise semble au point mort. Celui qui est jusqu'à présent le dernier prétendant officiel, le groupe sidérurgique basque Sidenor a menacé d'abandonner l'achat 20,9% au fonds Trilantic, principal actionnaire de Talgo. Pendant ce temps, le Fonds polonais de développementune sorte de SEPI polonaise, serait intéressée par l'acquisition de la société espagnole. En septembre, Talgo et la société polonaise Pesa ont signé un accord pour explorer des pistes de collaboration dans le secteur du High Speed.
Le groupe sidérurgique basque Sidenor a menacé d'abandonner le rachat des 29,9% de Talgo détenus par le fonds Trilantic, une opération qui « n'est ni la vie ni la mort » pour l'entreprise présidée par José Antonio Jainaga.
Sidenor propose d'acquérir 29,9% de Talgo, actuellement aux mains de Trilantic, au prix de 4 euros par action, ce qui reviendrait à valoriser cette participation à 150 millions d'euros et le total de l'entreprise à environ 500 millions. Des sources de Sidenor ont expliqué à EFE qu'entrer dans Talgo « n'est pas une question de vie ou de mort. Si les actionnaires actuels ne veulent pas de nous dans Talgo, nous nous retirerons pour ne pas perdre inutilement du temps et de l'énergie ».
La patience de Sidenor envers Talgo s'épuise. Source : IA
Le montant proposé par Sidenor est nettement inférieur aux 5 euros par action (185 millions pour 29,9% et 620 millions pour 100%) proposés par le hongrois Ganz Mavag (Magyar Vagon), qui a lancé en mars une offre publique d'achat sur la société. la capitale, finalement opposé son veto en août par le gouvernement espagnol pour des raisons de sécurité nationale. L'offre est toutefois supérieure aux 3,52 euros auxquels l'action Talgo a clôturé en bourse vendredi dernier.
Sans installations pour réaliser l’opération
Les dirigeants de Sidenor ont eu accès à des informations sur Talgo il y a à peine une semaine et sont désormais en train d'analyser cette documentation (« due diligence ») après la signature de l'accord de confidentialité il y a près de deux mois, le 16 octobre. Talgo est une entreprise stratégique pour le pays, même si elle nécessite un investissement considérable et un effort de structuration industrielle, affirment les mêmes sources, qui ajoutent : « nous sommes convaincus qu'entre de bonnes mains, elle peut avoir un brillant avenir ».
Le gouvernement salue l'entrée de Sidenor dans Talgo. Source : MITMA
Trilantic a sa participation syndiquée avec l'entreprise familiale Abelló (Torreal) et avec une participation des Oriol, la famille fondatrice de Talgo, dans un véhicule, Pegaso, qui contrôlent ensemble 40 %. Ce pacte d'actionnaires expire à la fin de l'année et laisserait Trilantic libre de défaire seul sa position.
D'autres sources proches des négociations critiquent le fait que les actionnaires du constructeur ferroviaire ont retardé l'accès à l'information de près de deux mois et que la direction de Talgo ne facilite pas l'opération. Ils soulignent également que l'un des principaux dirigeants de Trilantic, Javier Bañón, recherche « désespérément » d'autres offres pour faire pression sur le prix proposé par Sidenor.
L'amende de la Renfe
Dans le même temps, Trilantic tenterait d'amener le gouvernement à « assouplir » les conditions de l'amende de Renfe, qui a sanctionné Talgo de 116 millions d'euros pour retard dans la livraison des trains Avril, car il comprend que cela aura un impact négatif effet sur le prix de la transaction.
Tellement Le gouvernement central et l'Exécutif basque ont exprimé leur soutien à cette opération. Le premier souligne qu'il peut s'agir d'une solution solvable et donner de la stabilité à Talgo et le second soutient l'entrée de Sidenor si ses racines en Euskadi sont maintenues et si l'emploi est favorisé.
La Pologne revient sur le devant de la scène
D'autres sources proches des entreprises ont confirmé à EFE que Polski Fundusz Rozwoju (PFR), le Fonds polonais de développement (sorte de SEPI) pourrait entrer dans l'opérationpublique, qui contrôle également la société nationale Pesa. Cette entreprise produit des locomotives, des trains régionaux et des tramways, mais pas du matériel à grande vitesse, et comprend donc que leurs activités sont complémentaires.
Comme Business Insider Polska l'a publié la semaine dernière, le PFR a déjà fait une offre spécifique aux actionnaires de Talgo et a déjà obtenu un financement pour son éventuelle acquisition. Pesa, selon les sources consultées par EFE dans le secteur, dispose effectivement de la capacité industrielle pour renforcer les positions de Talgo, dont le carnet de commandes est supérieur à 4 milliards, mais qui manque de « force industrielle ».
Premiers pas de Pesa
Le 24 septembre, Talgo et Pesa ont signé un protocole d'accord pour étudier la possibilité de collaborer au développement du nouveau réseau ferroviaire à grande et très grande vitesse en Pologne. Ce document envisage le processus d'appel d'offres pour l'achat de matériel roulant à très grande vitesse pour ce pays, qui débutera en 2025.
Le président de Talgo, Carlos Palacio et le président-directeur général de Pesa, Krzysztof Zdziarski lors de la signature de l'accord de septembre. Source : Talgo
Pesa est également intéressée par Rail Baltica (l'interconnexion à grande vitesse des trois capitales baltes, Vilnius, Riga et Tallinn, soutenu par la Commission européenne), un projet auquel participent les entreprises espagnoles Ineco, dans la conception technique, et Renfe comme un « opérateur fantôme » (une sorte de conseiller opérationnel).
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