Les manifestations contre le tourisme de masse qui ont eu lieu le 20 avril aux îles Canaries n'ont pas empêché l'arrivée des visiteurs. Le secteur a atteint des chiffres sans précédent en 2024, marquant une étape historique dans l’afflux de touristes. Selon des données récentes de l'Institut National de la Statistique (INE), les îles ont accueilli 8,69 millions de touristes entre janvier et juillet, le montant le plus élevé jamais enregistré sur cette période.

Au cours du mois de juillet, les îles Canaries ont accueilli 1,16 millions de touristes étrangers, ce qui représente soit une augmentation de 8,5% par rapport au même mois de l'année précédente. Cette croissance établit un nouveau record en dépassant le précédent maximum de 8,13 millions de visiteurs, enregistré en 2017.

L'impact économique du tourisme a également été important. En juillet, les dépenses touristiques se sont élevées à 1,947 millions d'eurostandis que le chiffre cumulé pour les sept premiers mois de l'année a atteint 13 025 millions d'euros.

Face à cette situation, des groupes ont prévu organiser de nouvelles manifestations après l'été. Le 27 septembre, Journée mondiale du tourisme, a été désignée comme une date clé pour lancer une déclaration internationale contre le tourisme de masse et en faveur d'un développement plus durable.

Un groupe de personnes faisant du tourisme. Source : Freepik

En ce sens, le président de la Confédération espagnole des hôtels et des hébergements touristiques (CEHAT) et de l'Association hôtelière et non hôtelière de Tenerife (Ashotel), Jorge Marichal, a minimisé l'impact des manifestations dans l'afflux de touristes. Dans une interview accordée au Radio Club Tenerife, il a souligné que la responsabilité des troubles citoyens n'incombe pas au secteur du tourisme, mais dans la classe politique et le manque de planification. « Ce n'est pas la faute du touriste, ni d'Ashotel, ni des hôteliers », a-t-il déclaré.

Le mécontentement des citoyens a été palpable ces derniers mois, avec des plaintes centrées sur la manque de logements, infrastructures insuffisantes et des problèmes d'approvisionnement en eau.

Les manifestants accusent le modèle touristique actuel de ces problèmes en privilégiant le la croissance économique avant le bien-être de la population locale. Face à ces critiques, Marichal a déclaré que « même moi, je pourrais sortir et manifester », reconnaissant la lassitude générale due au manque de solutions à long terme.

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