Ces dernières années, l’Espagne s’est imposée comme l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde. Cependant, ce succès s’accompagne également d’un défi de plus en plus évident : le surtourisme. D'après le premier « Indice de surtourisme »préparé par la plateforme de voyage durable Evaneos et le cabinet de conseil Roland Bergerl'Espagne fait partie des pays européens les plus touchés par ce phénomène pendant la saison estivale.

Cette étude analyse 70 des destinations de vacances les plus fréquentés au monde pour évaluer leur niveau d'exposition aux visiteurs. L’objectif est de mettre entre les mains des acteurs du secteur touristique un outil leur permettant de prendre des décisions permettant d’alléger la pression touristique.

Pour mesurer votre degré d’exposition au surtourisme, Chaque destination est notée de 1 à 5 selon quatre critères objectifs: la densité de touristes par habitant, la densité de touristes par kilomètre carré, la saisonnalité et la maturité de durabilité du pays d'accueil.

Destinations touristiques avec « l'indice de surtourisme » le plus élevé. Source : Archives Hosteltur

Parmi les destinations étudiées, l'impact du surtourisme Il est divisé en trois grandes catégories: celui du littoral, celui qui touche les grandes destinations européennes en été et celui urbain. Le tourisme côtier est la catégorie de destinations la plus exposée au surtourisme avec un indice moyen de 4 sur une échelle de 5.

En cause, un taux de fréquentation touristique particulièrement élevé (3,2 à 9,9 touristes par habitant) dans des territoires d'accueil relativement petits (1 600 à 8 000 touristes par km2) et fragiles. Parmi les pays les plus touchés figurent Chypre (4,4), Maurice (4,2), Grèce (4) et Croatie (3.8).

L'Espagne, avec un score de 3,6 sur 5, en tête du classement avec l'Italie, la France et le Portugal de surtourisme dans les destinations européennes pendant la période estivale, ce qui en fait l'une des destinations les plus exposées en juin, juillet et août.

Dans le cas de l’Espagne, la saisonnalité est l’un des facteurs les plus préoccupants : 41% des visiteurs choisissent l'été pour venir en Espagnece qui représente un niveau de concentration saisonnière trop élevé, alors que la maturité du pays en termes de durabilité reste considérablement inférieure au niveau approuvé (2 sur 5), toujours selon cette étude.

L'Espagne reçoit environ 78 millions de touristes par anun chiffre qui représente 9% du produit intérieur brut (PIB) (selon les données de 2019). On compte 4 touristes internationaux par habitant, et 156 touristes de ce type au km2, soit un volume plus qu'important.

Face à cette situation, le rapport recommande la mise en œuvre de politiques favorisant un tourisme plus équilibré tout au long de l'année, réduisant la saisonnalité et évitant la concentration des visiteurs pendant les mois d'été. Aurélie Sandler, co-PDG d'Evaneos, souligne qu'une des solutions est « sensibiliser les voyageurs au problème du surtourisme et que les acteurs du tourisme agissent avec des offres plus sensibles à la pression saisonnière. « Il est parfaitement possible de visiter l'Espagne en avril ou septembre et de profiter d'un temps plus agréable et d'un voyage plus confortable avec moins de tension touristique. »

Le tourisme urbain excessif touche particulièrement les capitales européennes. Même si ces destinations sont plus matures en termes de durabilité et moins dépendantes économiquement du tourisme (représentant seulement 5% du PIB en moyenne), les capitales et Les villes concentrent jusqu'à 37% des arrivées au troisième trimestre, avec une note moyenne de 2,6/5.

Dans le top 3, ils se démarquent Copenhague (Danemark) avec une note de 3,8, suivi de Amsterdam (Pays-Bas) avec 3,7 et Dublin (Irlande) avec 3.4.

Suite à l’étude, Evaneos a décidé de suspendre les voyages vers deux des destinations les plus surexposées : Mykonos et Santorin. À partir de 2025 et jusqu’à nouvel ordre, ces lieux ne feront plus partie de leur offre, alors qu’ils figurent parmi les best-sellers de leur plateforme.

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